Les vignerons -150 selon la police, 300 selon les organisateurs- ont également brûlé des documents appartenant à l'INAO et ont déposé plusieurs centaines de kilos de moût de raisin devant les locaux. Des gaz lacrymogènes ont été utilisés pour disperser les manifestants, a indiqué une source policière. Les vignerons se sont ensuite rendus devant la préfecture où une délégation a été reçue par le secrétaire général et le directeur de cabinet du préfet, en l'absence de ce dernier, a-t-on appris auprès de la préfecture. "Nous leur avons dit que nous refusions ce qui était dicté par Paris", selon un des membres de la délégation, président de l'Union des syndicats d'appellation de Saône-et-Loire. "Les viticulteurs vont maintenant se concentrer sur leurs vendanges pour qu'elles soient de qualité. Mais ils ont averti les autorités que si leur message n'était pas entendu, ils reviendraient", a poursuivi Jean-Michel Aubinel, également président de l'Union des producteurs de vins Mâcon.
Cette manifestation spontanée, qui s'est dispersée vers 22H00, s'est tenue à la suite d'une réunion lors de laquelle trois des quatre présidents de syndicats d'appellation, qui sont également membres du comité régional de l'INAO, ont annoncé remettre leur démission de cette instance, a-t-on appris auprès de M. Aubinel. Le comité régional a fait des propositions au comité national de l'INAO qui n'ont pas été suivies, de l'avis des viticulteurs, a-t-il expliqué. "On n'accepte pas la décision nationale fortement influencée par le ministère de l'Agriculture, qui s'est immiscé dans les décisions à partir du moment où l'on a accepté des aides à la distillation", a précisé le président de l'Union des syndicats, en ajoutant que les arbitrages nationaux ne tenaient pas compte des contextes économiques et agronomiques". "La récolte s'annonce cette année hyper qualitative et elle ne sera pas pléthorique", selon lui. Les vendanges ont débuté le 1er septembre en Saône-et-Loire (Mâconnais, Côte Châlonnaise, Mercurey, Montagny, Rully, Givry...).
