"L'Union européenne salue cette avancée constructive des Etats-Unis concernant le soutien domestique qu'ils apportent à leur agriculture", a-t-il déclaré dans un communiqué, alors qu'il s'apprêtait à participer à une réunion ministérielle réduite de l'Organisation mondiale du commerce à Zurich. "Il y a de nombreux aspects dans les chiffres (avancés par les Etats-Unis) qui demandent de plus amples examens mais la décision américaine de les mettre sur la table est positive et répond aux requêtes de l'UE", a-t-il ajouté, estimant que "cela équilibre les discussions que nous avons eues sur les droits de douane agricoles". M. Mandelson a assuré que l'UE "s'alignera" et "ira même nettement plus loin que la réduction proposée par les Etats-Unis de 60% des soutiens qui faussent le plus les échanges".
Jusqu'ici, l'UE a proposé une baisse de 65% de son plafond autorisé d'aides aux agriculteurs. Mais plusieurs pays de l'UE viennent de mettre en garde M. Mandelson dans les pourparlers qu'il mène à ce sujet au sein de l'OMC. Treize d'entre eux, dont la France, ont transmis vendredi à Bruxelles un mémorandum rappelant les "lignes rouges" à ne pas franchir par la Commission lors des négociations sur l'agriculture. Ce document remis par le ministre français de l'Agriculture Dominique Bussereau à la Commissaire en charge du dossier, Mariann Fischer Boel, insiste en particulier sur "la nécessité de rééquilibrage des piliers de la négociation agricole (accès au marché, soutiens à l'exportation et soutiens internes), et du maintien de la préférence communautaire".
Par ailleurs, M. Mandelson a aussi fait référence lundi dans son communiqué à la proposition américaine de s'aligner sur l'offre européenne d'élimination de toutes les subventions aux exportations agricoles. "Nous devons à présent avoir une discussion sérieuse sur les calendriers de disparition progressive des aides. J'espère qu'il pourra y avoir un accord à ce sujet à Hong Kong" en décembre, lors d'une réunion ministérielle cruciale de l'ensemble des pays de l'OMC visant à permettre une conclusion positive du cycle de Doha, a dit le commissaire.