"L'Union européenne devrait payer pour le développement et les essais cliniques faits par l'industrie, notamment parce qu'il n'y a pas de marché pour un prototype de vaccin", a indiqué le professeur Albert Osterhaus, président du Groupe scientifique européen de travail sur la grippe (ESWI), lors d'une conférence de presse.
L'ESWI, créé en 1992, est composé d'experts de centres de recherche publics européens comme l'Institut Pasteur (France) ou l'institut Robert Koch (Allemagne) et de représentants de grands laboratoires pharmaceutiques. "Le développement d'un seul prototype, qui prendrait au moins deux ans, est estimé à 11 millions d'euros", a continué le Dr Bram Palache, directeur médical au laboratoire belge Solvay et membre de l'ESWI chargé des relations avec l'industrie. Cette somme ne couvre pas la production du vaccin. Selon lui, les méthodes de fabrication étant différentes d'un laboratoire à l'autre, chacun d'entre eux aura besoin d'élaborer au moins un prototype. Ainsi dix à quinze prototypes pourraient être réalisés, pour une somme totale de 100 à 150 millions d'euros, a-t-il insisté.
Le Pr Osterhaus a d'autre part souligné que la fabrication d'un vaccin similaire à celui contre la grippe saisonnière ne serait "pas assez efficace", le virus étant totalement nouveau ce qui fait que la population n'a pu développer aucune défense immunitaire. "La façon dont le vaccin est présenté au système immunitaire peut faire la différence, il faut trouver une astuce, une nouvelle formulation pour qu'il soit efficace", a indiqué le Dr Palache, soulignant que le vaccin ainsi obtenu ne serait peut-être pas totalement efficace contre une éventuelle mutation du H5N1 mais marquerait un progrès par rapport aux produits existants.
