"Nous risquons un autre Cancun s'il n'y a pas de mouvement rapidement", a lancé le principal négociateur des Etats-Unis dans ces négociations entamées en 2001 sur la libéralisation du commerce mondial. La réunion ministérielle des 148 Etats membres de l'OMC en septembre 2003 à Cancun au Mexique avait échoué faute d'accord sur les modalités de réduction des aides, subventions et droits de douane dans le domaine agricole. "Mais nous avons tiré des leçons de Cancun" notamment que "nous devons agir avant que ces réunions aient lieu", a insisté M. Portman lors d'une audio-conférence de presse depuis Genève. Il a rappelé que "le temps presse" d'ici la prochaine réunion ministérielle prévue du 13 au 18 décembre à Hong Kong.
Depuis plusieurs jours Washington fait pression sur ses partenaires de l'Union européenne pour qu'elle avance une offre ambitieuse sur les réductions des droits de douane sur les produits agricoles afin de garantir un meilleur accès à ses marchés. "Il est particulièrement urgent que l'UE fasse une proposition", a réitéré M. Portman en qualifiant le blocage actuel de "situation décourageante" alors que tout le monde "et pas seulement les Etats-Unis" voudraient pouvoir clore le volet agricole de ce cycle de négociations. Interrogé sur la demande française auprès du négociateur au nom de l'UE, le commissaire Peter Mandelson, de cesser les discussions sur l'agriculture, M. Portman a souligné qu'on ne peut pas "parler de majorité (au sein de l'UE) qui cherche à bloquer ce qui pourrait" permettre de faire aboutir les discussions. Il a par ailleurs voulu minimiser l'importance de cette "intransigeance" française, en indiquant que ce genre d'attitude "ne devrait surprendre personne" car "cela a déjà eu lieu à plusieurs reprises dans le passé".
