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nécrose au niveau du collet (© DR) |
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Plusieurs possibilités s’offrent à l’agriculteur afin de lutter contre cette maladie :
1. Pratiques culturales
Elimination des déchets de la récolte précédente et avoisinante par broyage et enfouissement afin de diminuer au maximum la quantité de résidus susceptible de développer des contaminations courant septembre, octobre.
Dans le cas de semis direct, et afin d’éviter l’élongation de l’hypocotyle, il est important de limiter l’épaisseur des résidus pailleux, en réalisant un travail du sol suffisant.
Il est très important de ne pas dépasser
Il faut adapter la date de semis à la région et ne semer pas trop tôt. Commencer par le précédent blé, ensuite le précédent orge et finir par les précédents avec apport d’engrais organique.
2. Choix variétal
La résistance quantitative est beaucoup plus stable et durable dans le temps. Certaines variétés dans les années 80 avaient ce type de résistance et leur résistance au phoma est toujours restée correcte.
La résistance spécifique est souvent temporaire pour 3 ou 4 ans même avec des variétés TPS .Le comportement des variétés avec ce type de résistance se dégrade rapidement.
Afin de limiter les risques de contournement, il est important de pratiquer l’alternance des variétés y compris avec les parcelles voisines.
Il y a 4 groupes en fonction du type de résistance :
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Groupe 1 : C’est une résistance quantitative et durable dans le temps, ces variétés peuvent être semées sans risque particulier.
Alési, Aviso, Campala, Caribou, Es Astride, Grizzly, Mohican, Navajo, Zénith,...
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Groupe 2 : Ces variétés possèdent 2 gènes de résistance spécifique au phoma (Rlm1 et/ou Rlm4). Cette résistance peut être contournée dans certaines régions dans le cas de monoculture variétale. Dans ce groupe il y a 3 sous-groupes (2-1, 2-4, 2-14), selon que les variétés comportent le gène Rlm1, Rlm4 ou les deux.
2-1 : Capvert, Expert, Rémy, Canary, Lutin …
2-4 : Lewis, Pollen, PR45W04, Madrigal …
2-14 : Banjo, Explus …
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Groupe 3 : Ces variétés ont la même résistance spécifique que le groupe 2, mais n’ont pas de résistance quantitative suffisante. La mise en place de ces variétés est risquée. Les variétés TPS seront très vite contournées. Il y a trois groupes (3-1, 3-4, 3-14), selon que les variétés comportent le gène Rlm1, Rlm4 ou les deux.
Bilbao, Extra, Nelson, Saturnin, …
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Groupe 4 : Les variétés de ce groupe ont un bon comportement grâce à leur résistance spécifique, mais il est impossible de quantifier leurs résistances quantitatives. Le semis de ces variétés ne comporte pas un gros risque lorsqu’il y a alternance avec les parcelles voisines. Le groupe 4 correspond à la résistance du gène Rlm7.
Caïman, Exagone, Hearty, Roxet
3. Gérer l'alternance
Les variétés du groupe 1 peuvent être semées sans problèmes particuliers. Dans le cas d’une variété du groupe 2 et pour une année favorable au développement de phoma, l’emploi de ces variété sera risqué. Il est préférable d’éviter celle du groupe 3 pour une stratégie anti-phoma.
GROUPE |
1 |
2-1 |
2-4 |
2-14 |
3-1 |
3-4 |
3-14 |
4 |
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1 |
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2-1 |
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2-4 |
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2-14 |
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3-1 |
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3-4 |
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3-14 |
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4 |
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NON |
D’après tableau Cetiom.
4. Raisonner l'intervention chimique
En cas de risque, le traitement peut se révéler utile dans quelques situations :
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Sur une variété TPS ou PS avec une forte croissance et avec des effluents organique (+ 80 u)
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Sur une variété n’ayant pas atteint le stade 6 feuilles au moment des projections de spores ou des contaminations (j’ai réalisé un modèle afin de déterminer les dates de projections et de contaminations)
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Si il y a allongement de l’hypocotyle à cause d’une présence de mulch important en cas de semis direct et que le stade est inférieur à 6 feuilles au moment des contaminations.
Le traitement doit être réalisé lors des contaminations (entre le 25/9 et 1/11 suivant la précocité des années). Les fongicides autorisés sont Punch CS (0.8 l/ha), Caramba (0.9 l/ha).
Mon itinéraire technique De préférence je sème des variétés du groupe 1, afin de mettre toutes les chances de mon coté ; il souvent difficile d’alterner les variétés avec les parcelles de son voisin. Je commence à semer vers le 20 – 22 août afin que le colza soit au stade 6 feuilles pour le 1 Octobre (il est possible de calculer le stade moyen en prenant les températures moyenne du lieu de semis à savoir qu’un phylotherme pour le colza est de 75 ° en moyenne. Pour un colza de 6 feuilles, il faut donc 450 ° à partir du stade cotylédon). Dernière étape, je fais tourner mon modèle colza afin de modéliser la maturation des périthèces et de sporulation phoma ; si il y a maturation et sporulation avant le stade 7 feuilles, je traite avec un fongicide homologué sur le phoma. |
Sources :
Les techniques culturales à l’automne, du Cetiom, juin 2005
Les maladies du colza, Cetiom