"Jusqu'à présent, la Commission européenne a réagi à ce genre de situations. Nous comptons sur l'aide de la Commission européenne", a déclaré M. Marcinkiewicz à la radio publique Jedynka. Lundi, le ministre des Affaires étrangères Stefan Meller a entamé une visite à Moscou pour élucider la décision russe de limiter temporairement les importations de viande de boeuf, de porc, de volaille et de certains produits dérivés, ainsi que de produits végétaux en provenance de Pologne. Les autorités russes ont officiellement expliqué leur mesures par "la multiplication des fraudes sur les certificats sanitaires". Cependant, à Varsovie on interprète ces décisions plutôt comme politiques, destinées à tester le gouvernement conservateur minoritaire de Kazimierz Marcinkiewicz, investi jeudi dernier. "Tous les signaux en provenance de Moscou doivent être analysés de manière politique", a déclaré M. Meller au quotidien Rzeczpospolita. "Même si les incidents que la Russie nous reproche ont bien eu lieu on le sait depuis longtemps (...). Pourtant les informations (sur les restrictions aux importations) ont été publiées à la veille de l'investiture du gouvernement et à la veille de ma rencontre avec le ministre (russe des Affaires étrangères Sergueï) Lavrov", a-t-il remarqué.
M. Meller, ambassadeur de Pologne à Moscou jusqu'à sa nomination à la tête de la diplomatie dans le cabinet de M. Marcinkiewicz, devait initialement se rendre en Russie uniquement pour y "faire ses adieux". Les relations polono-russes sont tendues sur fond de plusieurs désaccords d'interprétation de leur histoire commune. Elles se sont tendues encore davantage depuis l'engagement polonais du côté de la "révolution orange" pro-occidentale en Ukraine il y a un an, et le lancement du projet russo-allemand de construction sous la Baltique d'un gazoduc contournant la Pologne.
