Les occupants - vignerons, arboriculteurs et maraîchers - ont indiqué qu'ils resteraient "toute la nuit s'il le fallait", afin d'obtenir "une déclaration ou un rendez-vous avant Noël" avec Dominique de Villepin. Ils ont déployé des banderoles à l'entrée de la cour, proclamant: "Paysans en faillite, économie foutue" et "Paysans en colère: à situation dramatique, mesures exceptionnelles". Ces viticulteurs avaient déjà demandé le 29 novembre aux parlementaires du département "un arbitrage national" pour faire face à la crise "sans précédent" de la viticulture et de l'agriculture du Languedoc-Roussillon.
Plusieurs parlementaires et sénateurs de toutes tendances politiques s'étaient alors engagés à demander une "rencontre au Premier ministre". Les viticulteurs "ont renvoyé dehors vers 10H00 tout le personnel de la chambre d'agriculture, sauf deux personnes, mais aussi celui de la Direction départementale de l'agriculture et de la forêt (DDAF), des services vétérinaires, de la Safer - Société d'aménagement foncier et d'établissement rural - et de divers syndicats", a-t-on indiqué à la chambre d'agriculture.
"Ils ont même apporté leur duvet, tout se passe dans le calme, pour l'instant", a-t-on précisé. "Soit on veut maintenir l'agriculture et on met les moyens financiers et politiques pour cela, soit on n'en veut plus et il faut là aussi, des moyens pour arrêter les exploitations", a expliqué Michel Allemand, un agriculteur de Montfrin. Selon lui, "sur les 7.000 agriculteurs qui génèrent un chiffre d'affaires de 730 millions d'euros, 50% sont dans le rouge et le reste dans le rose". "J'ai moi-même, pour 60 ha en polyculture, accusé cette année un déficit de 100.000 euros", a-t-il souligné, avant d'appeler "les agriculteurs des autres départements à adopter le même type d'action".
