"L'Organisation mondiale de l'agriculture sera complémentaire de l'OMC (Organisation mondiale du commerce) qui n'a pas pour vocation de réguler les marchés agricoles et de combattre la faim dans le monde", ont expliqué les dirigeants de ce mouvement, proches des syndicats agricoles majoritaires en France. L'idée la plus novatrice du Moma est la création d'un modèle de "nouvelles régulations agricoles" (NRA) et la fondation d'une agence internationale d'évaluation et de notation (l'agence NRA). Cette agence NRA, à "l'égal des agences de notations financières, sociales, environnementales ou éthiques", délivrera "des avis et des cotations qui pourront mettre en cause la crédibilité de certaines décisions et la pertinence de certains choix politiques ou d'organisation".
Pour le Moma, cette nouvelle agence "permettra de sensibiliser les pouvoirs publics et l'opinion sur les dangers et les dérives des marchés agricoles". Le Moma, qui affirme qu'il "ne s'oppose ni à l'OMC, ni à la réforme de la Politique Agricole Commune", déclare vouloir "lutter contre les risques spéculatifs issus d'une concurrence non régulée condamnant à brève échéance l'avenir de l'agriculture dans le monde". Aussi le Moma, soutenu financièrement notamment par le groupe français coopératif Limagrain, l'un des leaders européens sur le marché des semences, indique qu'"un accord à Hong Kong sur l'agriculture pourrait être une catastrophe pour les pays les moins avancés (PMA)". Pour le Moma, "l'existence d'une PAC équilibrée est la condition de base de tout système de régulation des échanges".
