Selon la nouvelle loi espagnole, à partir du 1er janvier le tabac ne pourra plus être vendu en cartouches que chez les buralistes officiels, excluant supermarchés, cafés ou tout autre commerce qui dans la zone frontalière vendaient du tabac avec une faible marge comme produit d'appel.
Anne-Marie Fabre estime que cette disposition pourrait dissuader une partie des acheteurs français de passer la frontière. "Comment voulez-vous que 6 bureaux de tabac dans la zone Junquera-Le Perthus puissent servir les quelque 20.000 acheteurs quotidiens estimés de la zone", a-t-elle indiqué à l'AFP. Buraliste à Port-Vendres, et présidente de la commission des buralistes des départements frontaliers, elle estime toutefois que seule la montée des prix du tabac espagnol à 2,50 euros le paquet "rendrait le tourisme tabagique frontalier moins attractif".
"Il y a actuellement une guerre de prix en Espagne qui fait qu'on trouve des cigarettes à 1 euro le paquet, alors qu'en France le prix plancher est de 4,50 euros. Il faut que l'Espagne remonte son prix plancher, sinon l'Europe ne veut rien dire", explique-t-elle. Mme Fabre compte aussi sur une récente modification du code des impôts français "comme élément de freinage aux achats à l'étranger".
Cette modification votée lors du débat parlementaire sur le budget de la sécurité sociale stipule notamment "qu'une personne ne peut acheter plus de 5 cartouches à l'étranger sauf à payer 87% de taxes à l'Etat", indique-t-elle. "Nous restons prudents car nous verrons les applications de tout cela", indique-t-elle toutefois. Les commerçants frontaliers espagnols envisagent de leur côté de demander une dérogation à la loi pour pouvoir continuer à vendre du tabac qui représente 50% de leur chiffre d'affaires.
