"Une interdiction de fumer dans les cafés, hôtels, restaurants, discothèques, n'est certainement pas le meilleur moyen d'atteindre les objectifs de santé publique", a jugé l'UMIH. Dans les établissements où il n'y a pas de salariés, l'exploitant doit prendre sa décision "établissement fumeur ou non fumeur", l'afficher et s'adapter en fonction de ses clients, estime l'Umih. Dans les restaurants, un fumoir peut être réservé aux fumeurs à "condition qu'il n'y ait pas de service", indique la confédération, qui juge en outre "invraisemblable" d'interdir de fumer dans les cafés-tabac, "car la France est un des seuls pays où on achète ses cigarettes au bistrot".
Le président de l'Umih, André Daguin, s'est toujours prononcé contre une interdiction totale de fumer dans les lieux publics, plaidant plutôt pour une meilleure application de la loi Evin, en vigueur depuis 1991, et qui oblige les lieux publics à créer des espaces non fumeurs. Mais dans les bars et restaurants, la loi n'a pas ou peu été appliquée jusqu'à présent. Le ministre de la Santé Xavier Bertrand doit présenter mercredi au Premier ministre Dominique de Villepin des mesures visant à interdire de fumer dans les lieux publics. M. Bertrand avait déclaré dimanche qu'il "souhaitait aller le plus vite possible" sur ce dossier.
Deux solutions sont envisagées : une loi ou un décret, a précisé le ministre, soulignant son intention de "protéger les non-fumeurs" du tabagisme passif qui fait, a-t-il dit, de 3.000 à 5.000 morts par an en France. Le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, a, de son côté, invité mardi à ne pas "se précipiter" concernant une interdiction de fumer dans les lieux publics, préconisant de "débattre" avant toute éventuelle loi sur le sujet.
