Cette assignation repose sur l'article 1147 du Code civil qui permettrait selon Me Emmanuel Ludot "d'engager la responsabilité du fabricant d'alcool" dans cette affaire en démontrant que son client n'était pas seul responsable de son état - expertises médicale et psychiatrique à l'appui -, a-t-il précisé à l'AFP. Ce dernier, Hervé Bouge, consommerait entre 20 et 30 cannettes de bière par jour. "Je veux savoir dans quelle mesure le fabricant d'alcool porte une responsabilité et qu'il y ait dans l'avenir un minimum de pédagogie qui soit fait", a indiqué Me Ludot.
L'avocat plaide en effet pour "une mention" des dangers d'une consommation excessive d'alcool non pas uniquement dans les messages publicitaires mais "directement sur la bouteille de bière ce qui n'existe pas actuellement". Si cette procédure aboutissait, Hervé Bouge pourrait obtenir des dommages et intérêts. Multirécidiviste, déjà condamné 13 fois, Hervé Bouge est "dépendant de l'alcool dans des quantités extrêmement importantes et ne consomme que de la bière, toujours de la même marque", soutient Me Ludot.
Avant la réduction de la peine en appel, Hervé Bouge avait été condamné en première instance à deux ans de prison ferme par le tribunal de Charleville-Mézières. Il est détenu à la maison d'arrêt de Châlons-en-Champagne. Interrogé par l'AFP à Paris, "Kronenbourg conteste son implication dans cette triste situation individuelle", a indiqué Vincent Rattez, directeur de la communication.
Kronenbourg revendique la première place sur le marché français de la bière avec 40% de part de marché. Pour le groupe, "il existe toute une batterie de textes et de règlements condamnant la consommation excessive d'alcool. C'est à chaque individu d'agir de manière responsable".
