Ce laboratoire, où travaillent une soixantaine de chercheurs et une soixantaine d'étudiants et de chercheurs associés, est la première structure européenne spécialisée dans les recherches sur les "sucres complexes" qui existent sous des milliers de formes dans la nature, a expliqué jeudi son directeur Serge Perez. "Une cellule humaine est couverte de sucres complexes qui peuvent servir de points d'ancrage à des bactéries pathogènes, des toxines ou des virus. Dans certains cas de cancers, on constate des structures anormales de certains sucres. Nous avons mis au point et déposé des brevets car nous avons réussi il y a 5 ans à faire produire ces sucres en quantité par des bactéries génétiquement modifiées", affirme Eric Samain.
Cette technique peut être utilisée pour la fabrication de substances servant à la fabrication de vaccins contre le cancer ou d'autres traitements, selon M. Samain. M. Perez cite aussi l'exemple du lait maternel qui contient des sucres protégeant contre les maladies infectieuses. Le laboratoire sait reproduire ces sucres pour pouvoir les introduire dans un lait maternisé. Le Cermav travaille aussi sur des projets de médecine régénérative. Selon M. Perez, pour soigner certaines maladies de la rétine, on pourrait implanter dans l'oeil un film couvert de certains sucres complexes qui sauront recréer une partie de l'organe.
Les recherches du Cermav ont souvent été valorisées avec les industriels. Le laboratoire a ainsi mis au point un procédé de production d'un mélange acétone/butanol par fermentation du jus de topinambour, et est à l'origine de la création d'une poudre stimulant la vigne pour qu'elle résiste au gel.
