Le modèle Momagri : un nouveau modèle de régulation des marchés agricoles mondiaux

Le modèle Momagri : un nouveau modèle de régulation des marchés agricoles mondiaux


Jacques Carles, délégué général
du Momagri. (© Terre-net Média)
« Les négociations internationales reposent sur des modèles construits avec des hypothèses inappropriées, inexactes et orientées qui faussent les décisions et conduisent l’agriculture dans une impasse que ce soit dans le cadre de l’Omc, de la Pac et de la lutte mondiale contre la pauvreté », défend le Momagri, le mouvement pour une organisation mondiale de l’agriculture.

La conférence organisée par le Syrpa (1) mercredi 10 juin a été l’occasion pour Jacques Carles, délégué général de Momagri, de rappeler les atouts de son modèle en cours de perfectionnement afin d’en faire un véritable outil de décision pour l’agriculture de demain. « Il facilitera les négociations internationales car elles se dérouleront sur des bases plus réalistes et transparentes. C’est un modèle d’équilibre général mettant en évidence les interactions entre l’agriculture et les grands enjeux de l’humanité : pauvreté, environnement, sécurité alimentaire, innovation, développement durable etc… »

Selon Momagri, une politique de globalisation et régulation est plus efficace qu’une politique de libéralisation des marchés internationaux tous azimuts. Le mouvement dénonce la volatilité destructrice des prix inhérente à la libéralisation tous azimuts des marchés, volatilité accrue par les fonds spéculatifs. Le mouvement désapprouve les mécanismes actuels de soutiens publics à l’agriculture. Une régulation de la production et, éventuellement, une politique de stockage à l’échelle mondiale en période de surproduction sont des dispositifs essentiels pour garantir des prix rémunérateurs.

Des hypothèses irréalistes  

Selon Momagri, les modèles actuellement employés considèrent que la demande de produits agricoles est totalement élastique (autrement dit, un homme ne mangerait plus si les prix alimentaires sont trop élevés), que l’offre s’ajuste automatiquement à la demande (ce qui est l’inverse de la réalité observée sur les marchés agricoles, que la population de la planète est représentée par un consommateur moyen (occultant ainsi les différences considérables de niveau de vie) et enfin, que le plein emploi est assuré et que ni les coûts de transport ou de l’énergie, ni les taux de change n’ont à être pris en compte ! Le modèle de Momagri vise justement à éviter, à sa façon, tous ces écueils.

Toujours selon les dirigeants du mouvement Momagri, les avantages d’une dérégulation des échanges mondiaux de produits agricoles promue par l’Omc sont ridicules au regards des inconvénients qu’elle induirait. Et les résultats des simulations établies par les grands organismes internationaux ne sont pas fiables. Et il est facile de démontrer qu’une libéralisation des marchés conduirait à une baisse de l’activité agricole de près de 60% en Afrique, de 20% en Chine et en Inde. Les Etats Unis et l’Europe ne seraient pas non plus en reste. Seule l’Amérique du sud serait la grande gagnante de cette opération.

Envisager de perdre au nom du libéralisme sa souveraineté alimentaire est dans les faits, pour de nombreux pays, inconcevable. A la moindre alerte, nombreux sont les pays qui ont pris des mesures protectionnistes pour protéger leur agriculture et assurer sa sécurité alimentaire. L’agriculture est un secteur régalien au même titre que la défense.

Pour en savoir plus : consulter le site du Momagri en cliquant ICI.

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