« Réinstaller des paysans et sauver ceux qui existent encore » (François Calvet)

« Réinstaller des paysans et sauver ceux qui existent encore » (François Calvet)

Calvet François, 59 ans, ferme de la Hitte (Ariège).
Paysan fromager, producteur de tomme des
Pyrénées au lait cru. Responsable réseau Fnab.
Adjoint au maire à Lacave (09) (© DR)
1 Elu, quelles fonctions au conseil régional voulez-vous remplir ? Quel « plus » apportera un agriculteur élu conseiller régional dans votre collectivité territoriale ?

« Je souhaite travailler sur les problèmes d’accès au foncier, d’installation, de revenu des paysans, de valorisation et de relocalisation des productions, du développement de l’agriculture biologique mais aussi sur le maintien des transports et services en milieu rural. Actuellement la souffrance du monde rural et des paysans est grande. Il faut apporter des solutions durables à toutes les crises que nous traversons. C’est ce qui motive ma candidature, je suis persuadé que des élus paysans peuvent apporter un plus certain par la connaissance des problèmes qu’ils ont de l’intérieur.»

2 Si vous êtes élu conseiller régional, comment envisagez-vous pouvoir mener de front vos fonctions de conseiller régional et celles d’agriculteur?

« Actuellement je travaille avec un salarié. Si je suis élu, je compte me libérer d’un gros mi-temps, et je vais donc embaucher.»

3 Quel est le volet agricole du programme de votre parti dans votre région pour les six prochaines années?

Retrouvez l'ensemble des interviews d'agriculteurs-candidats aux élections régionales en cliquant ici.

Lire aussi l'interview de René Souchon, président de la région Auvergne et  de la commission agriculture à l'association des régions de France. 

« La crise de notre agriculture est globale : économique, sociale, environnementale. Cette crise a des répercussions sur les questions fondamentales de l’alimentation, de la santé, de l’équité entre les pays du Nord et du Sud, de la biodiversité et du climat, mais aussi sur l’équilibre entre la ville et la campagne et le maintien des emplois, d’un tissu social et de services publics en milieu rural… Notre programme est ambitieux. Nous voulons agir à la fois sur la création d’emplois, la protection du revenu des paysans, la qualité de l’alimentation, la sauvegarde de la biodiversité, des ressources et des paysages. En Midi Pyrénées, l’emploi agricole a été divisé par 2 entre 1988 et 2008 et les installations ont chutées de 1300 par an à moins de 500. Il faut réinstaller des paysans et sauver ceux qui existent encore. Le volet conservation des terres agricoles et la création de réserves foncières en vue de l’installation me semble essentiel.»

4 Ce programme s’inscrit-il en rupture avec la politique régionale de ces six dernières années ? Quel bilan tirez-vous de la politique agricole de votre région ?

« Oui, notre programme est un programme de rupture, car notre région n’a pas su impulser les changements demandés par la société civile depuis plusieurs années. Elle n’a pas su non plus garder ses actifs ruraux.»
«Le développement de l’agriculture biologique, celui des circuits-courts, des productions valorisées, l’amélioration de l’environnement (eau, air), la non utilisation des Ogm dans l’alimentation animale…. nous avons des axes forts, des propositions concrètes. Nous pouvons recréer de nombreux emplois de cette manière, des emplois valorisés et non dé-localisables. C’est cela la conversion écologique que nous proposons aux paysans de Midi Pyrénées.»

5 La réforme de la fiscalité des collectivités territoriales (création de la Cet) va t-elle modifier les compétences et les champs d’actions des conseillers régionaux en matière de politique agricole ? 

La mise en place de la contribution économique territoriale va changer la donne dans les régions, comme dans les communes. La perte sans précédent de l’autonomie fiscale des régions, l’accroissement de la dépendance des collectivités à l’égard de l’Etat, la non-péréquation entre collectivités « riches » et « pauvres », tout cela je ne le vois pas comme des signes favorables au dynamisme dont nous aurons besoin.»
« Pourtant à Europe Ecologie nous pensons, comme le dit Gérard Onesta, tête de liste, que la région est l’échelon le plus pertinent pour mener des politiques territoriales innovantes. Nous ambitionnons d'en faire un territoire structurant de l'espace national et européen. Car la région est la bonne échelle pour que les synergies aient force et sens, tout en étant aussi ancrées dans le réel grâce à la proximité.
Ces synergies doivent permettre aux collectivités territoriales de travailler enfin dans la même direction.
Mais les moyens ne doivent pas leur manquer. Par cette réforme fiscale Nicolas Sarkozy fait un cadeau empoisonné au monde rural et aux paysans. »

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