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Chaque année, la septoriose peut faire perdre entre 11 et 25 q/ha selon le niveau de risque, voire 50 q/ha en cas de variété sensible et d’année calamiteuse. « L’épidémiologie de la maladie fait que le risque reste présent tout au long de la période à risque. » Arvalis-Institut du végétal explique qu’en 2008, année à forte nuisibilité, « l’enjeu moyen du positionnement du traitement, calculé comme l’écart de rendement entre le meilleur positionnement et le moins bon, sur douze essais, atteignait 6 q/ha ». En 2009, la nuisibilité moyenne, inférieure, minore l’enjeu du positionnement. « L’enjeu se limitait à 4,8 q/ha sur 18 essais. »
Les associations en moyen de lutte
Point de vue traitement, les trois dernières années d’essais confirment l’efficacité de l’epoxiconazole (Opus) associé au prochloraze qui surpassent les résultats obtenus avec les spécialités. Comme pour valider les préconisations de diversification des modes d’action et d’alternance des matières actives, le programme Menara 0,4 + Bravo 1 puis Opus 0,5 + prochloraze montre la même efficacité qu’une double application d’Opus + prochloraze. « Les essais du réseau Arvalis font, par ailleurs, ressortir l’association Bell 0,75 + Pyros 0,7 comme l’un des meilleurs rapports qualité/prix du marché sur la cible septoriose. » Osiris Win arrive cette année dans la cour des grands, affichant de très bons résultats techniques, et, « pour un prix de 23 €/l, une performance comparable aux meilleures solutions déjà évoquées ».La rouille brune à surveiller dans le sud
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Au sud d’une ligne Bordeaux-Lyon, la rouille brune, maladie explosive, surtout en début et fin de cycle, impose la plus grande précaution. « Elle peut provoquer une perte de 20 à 40 q/ha de rendement si elle n’est pas traitée à temps en début de cycle », prévient Axel Olivier. Plus facile à juguler en fin de cycle, la nuisibilité se limitera à 10-20 q/ha. Arvalis précise que « la résistance variétale, efficace, demande confirmation d’une année sur l’autre pour ne pas se trouver victime d’un contournement ».
« Les strobilurines en association restent une valeur sûre, à l’exemple d’Opera dans le sud. Density, Altitud et Diamant se situent également au niveau des meilleures solutions. » Les blés du nord pourront se contenter d’une strobilurine en T2 ou T3, en fonction de la présence de la maladie. Septoriose et rouille brune dépendent fortement des conditions climatiques et imposent un pilotage en saison. L’épidémiologie complexe de la maladie rend indispensable l’observation au champ et/ou l’utilisation d’un outil d’aide à la décision.
La Champagne et son helminthosporiose L’helminthosporiose, maladie presque endémique de la Champagne, présente un niveau de nuisibilité et un mode de gestion qui s’apparentent à ceux de la septoriose. Facile à confondre avec des tâches physiologiques, les symptômes devront faire l’objet d’un diagnostic sûr, ceci constituant la première étape de la stratégie de lutte contre la maladie. La rotation, combinée au travail du sol, et le choix d’une variété peu sensible, forment les premiers éléments de défense. Ensuite, l’association d’une triazole et d’une strobilurine présente la meilleure efficacité contre la maladie. |