Mardi 6 avril 2010, c’était une réunion de haut niveau qu’a présidée Nicolas Sarkozy; une réunion de deux heures pendant laquelle le président de la République a invité les présidents des organisations professionnelles d'Ile de France à dépasser le bilan de santé de la Pac pour se projeter vers l’avenir. Car l’enjeu est dorénavant 2013. Il n’est pas question de revenir sur ce qui a été décidé, la crédibilité de notre pays pour orienter les débats et défendre une Pac de « l’après 2013 » plus équitable, dotée d’outils de régulation, est en jeu. Une orientation que 24 pays de l’Union partagent grâce aux efforts diplomatiques payants du ministre de l’agriculture, Bruno Le Maire.
|
Rendez-vous manqué!Extrait du communiqué de JA Idf paru le 8 avril"Aux yeux des responsables agricoles d'Ile de France, l'implication du chef de l'Etat est porteuse d'espoir." "Ses ouvertures sur l'avenir témoignent cependant de son incompréhension de la nécessité d'un dispositif d'urgence pour nombre d'exploitations qui, à défaut, n'atteindront pas le cap de 2013. " "Ce rendez-vous manqué sera peut être corrigé lors de la nouvelle rencontre d’ici la fin de l’année avec la profession d’Ile de France à laquelle Nicolas Sarkozy s’est engagé." |
Outre les propositions au niveau national que le président de la République s’est engagé à étudier pour aider les céréaliers à passer le cap de 2010 dans un contexte de prix déprimés, ce dernier a défini à Buno-Bonnevaux quelles sont les marges de manoeuvre dont son gouvernement dispose pour que l’agriculture reste un secteur stratégique (14 % de la population active d’emplois induits ). Il n’est pas question « de détruire les exploitations françaises ».
Pendant les deux heures de discussion, le président a fait une mise au point sur les problèmes de compétitivité du secteur agricole au regard des autres pays de l’Union, de l’Allemagne en particulier, et des pays tiers.
La modernisation de l’agriculture reposera sur les biotechnologies« Une des réponses au renforcement de la compétitivité de l’agriculture française est liée à l’investissement dans les biotechnologies, a déclaré Nicolas Sarkozy. C’est pourquoi 1,4 milliard d’euros du grand emprunt sera alloué à la recherche ». |
Et revenant sur les contraintes environnementales, le président a confirmé qu’il met fin aux surenchères et que la taxe carbone ne s’appliquera en France que si elle est décidée au niveau européen. « On ne veut pas imposer aux agriculteurs des contraintes supplémentaires, c’est la ligne du gouvernement qui sera appliquée ».
« Nous ne nous opposons pas aux mesures environnementales », a tenu à rappeler Philippe Pinta, président d’Orama « mais aller vers l’excès sans bénéfice notable pour l’environnement est insupportable ».
Des positions réaffirmées. Pour 2013, « la régulation des prix agricoles fait partie de la priorité de la République française, a expliqué le président de la République. La France est prête à accepter une baisse des aides si l’Union européenne se dote des moyens pour renforcer la préférence communautaire et garantir des prix supérieurs aux coûts de production ». En France, l'observatoire des prix et des marges aura un rôle de transparence et de vérité tout au long de la filière.
Un sommet des ministres de l'agriculture du G20 en vue
Réaction d'Orama (1)«Les Pouvoirs publics français se révèlent tout à fait conscients maintenant de l’impact désastreux que risque fort d’avoir leur décision de février 2009 d’amputer à la fin de 2010 les soutiens de la Pac à ces exploitations.» |
Le G20 (groupe des 20 pays les plus riches de la planète) que la France présidera à la fin de l’année, « organisera un sommet des ministres de l’agriculture pour parler de volatilité des matières premières et par conséquent des produits agricoles », prévoit Nicolas Sarkozy. « Cette course vers le bas ne peut conduire qu’à la catastrophe ».
« A l’Omc, la France ne cèdera rien », a rappelé le président de la République qui regrette par ailleurs que le projet « d’Euroméditerrannée » soit entravé par le conflit israélo-palestinien. Or cette région, principal importateur de céréales, offre d’importants débouchés pour les céréales françaises.
«Les difficultés des agriculteurs résultent sans aucun doute des politiques libérales à l'oeuvre» (Marie-George Buffet, secrétaire générale du parti communiste) Le Parti communiste aux cotés des agriculteurs. Voici quelques extraits d'un courrier envoyé par sa secrétaire nationale, Marie-George Buffet, au président de la république, le 30 mars dernier. Elle y mentionne son désarroi face à leur situation économique. |
A lire aussi : |