Bénéfices et impacts liés aux prairies dans le lessivage de l’azote et du phosphore
Les prairies contribuent à diminuer de façon très significative la lixiviation de l’azote des sols. La différence de lixiviation de l'azote entre prairie permanente et prairie pâturée intégrée dans une rotation parle d'elle même. De 15 kg/ha/an pour la première à 85 kg/ha/an pour la deuxième (voir table 1).
![]() Table 1 : Lixiviation d'azote sous diverses rotations optimisées. De 15 kg/ha/an pour une prairie permanente à 85 kg/ha/an pour une prairie pâturée 4 ans / maïs fourrage+cipan / maïs fourrage / céréale (dans un contexte de l’ouest de la France, pluvieux, lame drainante hivernale >400mm). (© DR) |
Une simulation au niveau du bassin versant du Yar (22) a montré l’évolution des concentrations moyennes en nitrates dans le cours d'eau selon les scénarii d’utilisation des sols. « Seule la conversion de tout le territoire en prairies de fauche non fertilisées engendrerait une chute rapide et très importante de la teneur en nitrates du cours d’eau », explique Françoise Vertes de l'Inra. En poursuivant les pratiques actuelles, le taux de nitrates dans le cours d’eau baisserait sensiblement. Et même en appliquant strictement le cahier des charges Sfei (Surfaces fourragères économes en intrants), l’objectif de 10-15mg/l ne serait pas atteint (voir table 2).
![]() Table 2 : Effet d'un changement d'occupation des sols au niveau du bassin versant du Yar (22). (© DR) |
Enherbement des sols et produits phytosanitaires
L’introduction de prairies d’herbe dans les systèmes culturaux permet en premier lieu de réduire les apports de produits phytosanitares à l’hectare. D’autre part, la présence de prairies réduit les transferts hors des parcelles agricoles en retardant le déclenchement du ruissellement et en favorisant l’infiltration et la rétention des contaminants.
L'enherbement, qu'est-ce que c'est ? L’enherbement consiste à implanter une couverture végétale herbacée dans des parcelles supportant d’autres cultures pérennes (arboriculture, viticulture) ou dans des rotations associant prairies temporaires et cultures annuelles. Cette intégration vise à modifier les itinéraires techniques pour des raisons agronomiques (productivité, qualité des récoltes, pression sanitaire…). |
Lorsqu’on implante une prairie sur des sols cultivés de manière intensive, on restaure progressivement le stock de matière organique des horizons superficiels et on améliore la structure du sol.
Les couverts herbacés comme outils de réduction des pertes en terre par érosion hydrique
![]() Table 3. (© DR ) |
Le taux d'érosion diffuse sous couvert végétal est extrêmement faible : de 0,1 à 0,001 t/ha/an selon la pente et la texture du sol.
A l'échelle de la parcelle comme du bassin versant, les prairies sont plus efficaces pour lutter contre l'érosion que contre le ruissellement. La table 3 montre la différence de ruissellement après deux types de pluies sur des couverts végétaux différents : chantier de récolte maïs ou prairie de ray-grass. La différence entre les deux montre bien l'importance de la présence d'un couvert végétal en hiver pour lutter contre l'érosion.