La compétitivité de l’agriculture française malade de distorsions

La compétitivité de l’agriculture française malade de distorsions

A trop en faire, la France est perdante sur tous les tableaux. Dans une étude parue ce lundi 10 mai, la Fnsea dénonce une série de distorsions de concurrence intra-communautaires à l’origine des pertes de compétitivité de la filière agricole et agroalimentaire de la France. Elles portent sur l’ensemble des facteurs de production : coût de la main d’oeuvre, réglementation phytosanitaire mais aussi loi sur les installations classées, taux de change monétaires intracommunautaires (la force de l’euro vis-à-vis des autres monnaies européennes) etc. Sans remettre en cause sur le fond certaines dispositions françaises visant à renforcer la qualité de nos produits alimentaires ou la nécessité d’assurer un bon niveau de protection sociale des salariés agricoles, la Fnsea souhaite que le gouvernement mette fin à ces distorsions franco-européennes le plus rapidement possible en poussant les pays de l'Union à harmoniser leurs législations. « Comment accepter que dans un marché commun où les biens les services et les capitaux circulent librement, les contraintes qui pèsent sur les agriculteurs sont différentes d’un état à l’autre ? », s’interroge le syndicat majoritaire.

La baisse de l’excédent commercial agricole et agroalimentaire de trois milliards d’euros est un des critères retenus par la Fnsea pour apprécier la perte de compétitivité de la filière agricole et agroalimentaire française inhérente aux distorsions de concurrence dont elle est victime.

La diminution des surfaces consacrées à la culture d’asperge et de fraise, le déficit commercial en volaille ou la stabilisation de la production de porcs en France (alors que l’Allemagne a cru considérablement en 15 ans son cheptel porcin et ses capacités de production dans des secteurs pour lesquels elle a recours à une main d’œuvre bon marché) sont des exemples parmi d’autres, retenus par la Fnsea, pour illustrer le recul de la France sur le marché intracommunautaire.

Outre-Rhin, le coût de la main d’oeuvre des travailleurs occasionnels reste inférieur à celui en vigueur en France malgré l’allègement des charges voté par le parlement français et entré en vigueur rétroactivement le 1er janvier dernier.

Surmonter ce handicap passe par la création d’une prime à l’emploi (estimée à 3 euros par heure) pour réduire les écarts entre le cout du travail en France et dans le reste de l’Union européenne.

Selon le syndicat de la rue de la Baume, la France pèche aussi par son excès de zèle en matière de réglementation : les coûts de transports, l’accès aux biotechnologies, la couverture hivernale des sols ou l’accès difficile aux produits phytosanitaires. Pour remédier à ces distorsions intracommunautaires, la Fnsea souhaite que le gouvernement contribue à prendre les mesures qui s’imposent mais aussi, qu’il renonce à l’application de règles franco-françaises qui ont un impact direct sur les coûts de production.

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