350 millions d'euros dans le budget 2011 pour l'installation des jeunes agriculteurs

350 millions d'euros dans le budget 2011 pour l'installation des jeunes agriculteurs


Jean-Michel Schaeffer, président des Jeunes
Agriculteurs, et Bruno Montourcy, président
des JA de l’ Aveyron remettent à Nicolas
Sarkozy
une carte de France en bois où est inscrit :
« L’agriculture est capitale pour les générations
futures ! » (© JA)

C
ourtoisie mais fermeté des deux côtés : aux représentants des jeunes agriculteurs du département, qui, tour à tour, lui exposaient leurs difficultés en le pressant d'intervenir, le chef de l'Etat a fait valoir les mesures et les aides déjà prises par son gouvernement. Il a ainsi annoncé que la somme de 350 millions d'euros allait être « sanctuarisée » dans le budget 2011 pour aider les jeunes agriculteurs à s'installer.

« La crise agricole est générale et sans précédent, nous subissons la dégradation continue de nos revenus depuis trois ou quatre ans »

La partie a néanmoins été rude face à des agriculteurs qui avaient déjà eu l'occasion de lui confier leur désarroi, lors du Salon de l'agriculture en mars dernier, où il s'était engagé à défendre, y compris à Bruxelles, un « secteur stratégique et majeur » pour l'économie française. L'agriculture est « aussi stratégique que le spatial, l'aéronautique ou les nanotechnologies », a-t-il réaffirmé en Aveyron, précisant « les deux choses incontournables » pour la protection de l'agriculture que sont « les prix et l'installation des jeunes ».

Jeunes Agriculteurs: « Oui, Monsieur le Président, l’agriculture doit rester un secteur hautement stratégique ! »

Suite à la visite du chef de l’Etat, les Jeunes agriculteurs « prennent acte du volontarisme du Chef de l’Etat en visite sur une exploitation agricole de l’Aveyron. Si la nouvelle génération d’agriculteurs a plus que jamais besoin de visibilité et de décisions politiques fortes, elle attend aussi de la part de ses politiques et de l’Europe des choix cohérents. »

« Fournir une alimentation de qualité, maintenir le dynamisme des territoires et la biodiversité : autant d’orientations stratégiques pour notre agriculture ! Mais qui assura ces missions demain ? » alerte Jean-Michel Schaeffer, président de JA qui poursuit : « En dix ans, un quart des emplois du secteur agricole ont été perdus dans l’Union Européenne…où à peine 7 % des agriculteurs ont moins de 35 ans ! »

En 2009, les agriculteurs ont vu leurs revenus dégringoler d'un tiers, après une année 2008 très difficile (-20 %). « Si on ne fait rien, on perd 42 % des exploitants », a lancé à M. Sarkozy le président des jeunes agriculteurs de l'Aveyron, Bruno Montourcy, en insistant également sur le besoin de « formateurs » pour les jeunes. « Méfiez-vous! Je me suis beaucoup investi » sur le dossier de l'agriculture, lui a répliqué en souriant le chef de l'Etat. Il a rappelé le retrait d' « un milliard d'euros de subventions aux céréaliers pour les donner aux agriculteurs » (les éleveurs) et que la France compte 845 établissements d'enseignement agricole pour 160.000 étudiants, avec « un taux d'insertion dans la profession tout à fait extraordinaire, de 85 % ». S'il donne toutes ces précisions, « ce n'est pas pour être désagréable, c'est pour être précis ».

Mais le président de la Fdsea, Dominique Fayel, ne désarme pas : « La crise agricole est générale et sans précédent, nous subissons la dégradation continue de nos revenus depuis trois ou quatre ans ». « Une bonne politique est une politique qui met en valeur ses atouts (...) Il faut que l'Europe retrouve un projet agricole », ajoute le responsable syndical. « On redoute le transfert de charges sur les agriculteurs », renchérit Dominique Barrau, secrétaire général de la Fnsea.

Obliger la grande distribution à réduire ses marges

Autre problème soulevé: celui de la grande distribution. « On obligera » les enseignes de la grande distribution « à réduire leurs marges et s'ils ne le font pas, on les taxe et on reversera, sous une forme sur laquelle on est en train de discuter, le produit de cette taxe », a promis M. Sarkozy.

Même détermination présidentielle sur les aides: « l'indemnité compensatoire de handicap naturel, je l'ai revalorisée depuis que je suis président de 560 millions d'euros! on peut pas dire que je m'en moque! », s'est-il exclamé. Après la table ronde et la visite de l'exploitation agricole où elle était organisée puis un bain de foule chaleureux sur le marché de Mur-de-Barrèze, à quelques kilomètres de là, apte à lui redonner le moral après la publication de mauvais sondages (26 % de satisfaits, son plus bas niveau dans le baromètre Sofres-Logica pour le FigMag), le président Sarkozy, accompagné du ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux, est allé déjeuner avec les gendarmes du département.

Partager
Inscription à notre newsletter

NEWSLETTERS

Newsletters

Soyez informé de toute l'actualité de votre secteur en vous inscrivant gratuitement à nos newsletters

MATÉRIELS D'OCCASIONS

Terre-net Occasions

Plusieurs milliers d'annonces de matériels agricoles d'occasion

OFFRES D'EMPLOIS

Jobagri

Trouvez un emploi, recrutez, formez vous : retrouvez toutes les offres de la filière agricole