L'éventail des solutions réduit au minimum

Jean-Paul Renoux, responsable national maïs d’Arvalis-Institut du végétal : « Les maïsiculteurs français n’ont plus assez de produits, plus assez de produits efficaces et plus assez de produits bon marché. Seulement 800.000 hectares sur 3 millions bénéficient d’une protection en raison du coût trop élevé de ce poste. Le manque de protection a eu pour conséquence, cette année, une réduction d’1 million de tonnes de production du fait de la baisse de densité. »

Contre l’helminthosporiose, Philippe Crosson d’Arvalis-Institut du végétal explique que la lutte doit intégrer des mesures prophylactiques à commencer par la gestion des résidus de cultures, à détruire le plus tôt possible en les broyant fin et en les enfouissant. Quant à la lutte chimique sur maïs doux, il évoque Punch One, nouveau triazole comparable à Cicero et constate dans tous les cas des gains de rendement proches de 25 % grâce à la protection fongicide. Philippe Crosson conseille une application relativement précoce du produit, voire une double application à demi-dose. « Toujours sur maïs doux, en cas de conjonction avec la rouille, utiliser Amistar le plus tôt possible. »

Efficacités comparées des différentes sratégies de lutte contre l'helminthosporiose. Cliquez sur l'image pour l'agrandir. (© Arvalis)

Deux solutions contre l'helminthosporiose. (© Arvalis )

Combiner différents leviers

Contre les ravageurs du sol, Jean-Baptiste Thibord d’Arvalis déplore la réduction des possibilités de lutte chimique à seulement deux solutions : néonicotinoïdes et pyréthrinoïdes.

« L’obtention de nouvelles solutions devient indispensable. » Cliquer pour agrandir. (© Arvalis)

« Le traitement de semences est la plus efficace des deux solutions. » Cliquer sur l'image pour l'agrandir. (© Arvalis)

Contre les scutigérelles, il préconise d’éviter les sols soufflés et de faire attention aux semis trop précoces. « Seule la combinaison de différents leviers de l’itinéraire technique est efficace : protection insecticide, fertilisation starter, choix d’une variété avec une bonne vigueur au départ, lit de semence correctement rappuyé et semis après le 10 mai. »

« Seule la combinaison de différents leviers de l’itinéraire technique est efficace contre les scutigérelles. » Cliquer pour agrandir. (© Arvalis)

Contre pyrale et sésamie, DuPont a lancé le Coragen, composé de chlorantraniliprole, une nouvelle famille chimique, alternative aux pyréthrinoïdes, au rynaxypyr qui n’est plus autorisé, et alors que la confusion sexuelle ne fonctionne pas.

Ne pas oublier de déclarer les dégâts d’oiseaux

L’enquête récolte 2009 sur les dégâts d’oiseaux révèle que le maïs est la cible dans 44 % des cas. Les corvidés sont mis en cause dans quasiment toutes les situations provoquant des dégâts essentiellement au moment du semis et à la levée (73 % des réponses). D’ailleurs, une fois sur deux le resemis, voire plusieurs resemis, sont nécessaires suite à une attaque. Pour se protéger des attaques de corbeaux, Nathalie Robin d’Arvalis conseille, dans un premier temps, d’éviter des semis décalés sur des parcelles voisines, et de bien enfouir les graines avec un semis homogène. « Suite à la disparition de l’anthraquinone, une seule substance active fongicide et répulsive reste homologuée sur semences de maïs, le thirame (160 g/q), mais le niveau de protection se révèle insuffisant en cas de forte attaque. » Concernant l’effarouchement, du fait de l’efficacité partielle de sa mise en œuvre, il s’agit de diversifier, alterner et combiner les techniques. Enfin, Nathalie Robin rappelle de ne pas oublier de faire la déclaration des dégâts, démarche indispensable à la mise en place des outils légaux de régulation.