Une bonne surprise mais un potentiel toujours sous contraintes

Une bonne surprise mais un potentiel toujours sous contraintes

« Le défaut de protection contre les ravageurs fait perdre 10 q/ha
de rendement au maïs français. Des contraintes hydriques après
réduction des volumes pour l’irrigation feraient perdre dix autres
quintaux par hectare », selon Jean-Paul Renoux. (© Terre-net Média)
Selon les estimations du réseau régional d’Arvalis - Institut du végétal, le rendement moyen national en maïs grain se situerait à 91,5 q/ha, « plutôt une bonne surprise vu l’aspect des maïs en période estivale », estime Jean-Paul Renoux, responsable maïs de l’institut.

Parmi les facteurs expliquant ce résultat, les sommes de températures voisines des normales qui ont atténué les conséquences des stress hydriques, les semis précoces réalisés dans de bonnes conditions agronomiques et, enfin, « les performances remarquables des génétiques récentes ».

« La stratégie d’esquive a donné de très bons résultats sur la façade atlantique notamment, zone de précocité intermédiaire où la génétique affiche les progrès les plus importants. » La résistance au stress hydrique des nouvelles variétés se confirme et s’accompagne dorénavant d’une capacité à attendre le retour des pluies. « La mode n’est plus au stay green. Et la reprise du fonctionnement végétatif, avec le retour des pluies en septembre, surtout à l’Ouest, a surpris. » Physiologiquement, des cycles plutôt lents et sans à-coups ont permis une bonne activité photosynthétique, stable sur la durée.

Un potentiel limité par les ravageurs

 


Estimations de la nuisibilité des attaques de
ravageurs. Cliquez pour agrandir. (© Arvalis)

« Les résultats auraient pu être meilleurs, pondère Jean-Paul Renoux, si on n’assistait pas à une recrudescence des ravageurs. » Ainsi, les producteurs ont fait l’impasse de protection contre les ravageurs du sol sur plus de deux millions d’hectares (sur trois au total) du fait du manque de solutions adaptées, malgré une nuisibilité estimée à 7 % de la production finale.

 

De plus, « les attaques d’oiseaux aux stades jeunes, quasiment généralisées, entament la densité et donc le potentiel ». L’absence de traitement et donc d’effet répulsif favorise leur propagation. « En Belgique, par exemple, le Mesurol, autorisé au semis, suffit à tenir les oiseaux à distance. » Enfin, les foreurs, en recrudescence, ont atteint une nuisibilité de plus de 10 % sur 300.000 hectares concernés.

Un arrêté poussières anti-agronomique

« Les modifications de l’arrêté poussière pourraient avoir un effet désastreux sur le potentiel des solutions », alerte Jean-Paul Renoux. L’arrêté impose l’installation d’un déflecteur sur le semoir et de semer par vent de vitesse inférieure ou égale à 3 Beaufort (12 à 19 km/h), ce pour toutes les semences de maïs traitées, quelle que soit la fonction du traitement, à partir du 1er janvier 2011. « Ces contraintes, croisées avec le nombre de jours de pluie, réduisent de moitié la plage de jours disponibles pour le semis. Pourtant, d’un point de vue agronomique, les conditions idéales sont un semis après la pluie, quand les réserves utiles du sol sont pleines et alors qu’un léger vent assèche les deux trois premiers centimètres. Il s’agit d’une mesure anti-agronomique qui concernera tous les semis de maïs traités. »


Prévisions de rendement du maïs grain
français. Cliquez pour agrandir. (© Arvalis)

A voir

Deux interviews de Jean-Paul Renoux en vidéo :

Campagne 2010 - Maïs grain : de bons rendements malgré les difficultés

Directive cadre sur l'eau - Les difficultés à prévoir pour les cultures irriguées

 

 

Cliquez ici pour retrouver l'ensemble du
dossier spécial variétés de maïs grain.

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