L’avenir de l’agriculture conditionné par les choix de politiques énergétiques.

L’avenir de l’agriculture conditionné par les choix de politiques énergétiques.


Station de méthanisation (© Terre-net Média)

« L’énergie en agriculture est trop souvent considérée comme un enjeu conjoncturel alors qu’elle est en réalité une question d’avenir majeure de par ses conséquences économiques pour les exploitations, ses liens aux questions environnementales et climatiques, et son influence sur l’organisation des filières et l’aménagement des territoires »,écrivent les auteurs d’une étude réalisée par le Centre d’études et de prospective (Cep) du ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche, de la Ruralité et de l’Aménagement du Territoire. Celui-ci a élaboré quatre scénarios d’évolution des liens entre l’agriculture et l’énergie à l’horizon de 2030 en fonction des orientations politiques prises et en fonction des contraintes imposées ou choisies auxquelles le secteur aura à faire face.

L'essor des biocarburants reste limité compte tenu des prix agricoles élevés

Le scénario « Territorialisation et sobriété face à la crise », conduit à une « déspécialisation, et la baisse de la production entraînent une faible capacité à l’export. La " ferme France " réduit fortement ses consommations énergétiques (-32 %). Les énergies renouvelables produites à la ferme fournissent un complément de revenu mais leur développement dépend du potentiel et des dynamiques locales. La méthanisation et le bois-énergie sont fortement mobilisés, en revanche l’essor des biocarburants reste limité compte tenu des prix agricoles élevés ».

Ce scénario « procède d’un double mouvement : crise énergétique profonde affaiblissant les modèles économiques conventionnels et montée en puissance d’une gouvernance territoriale ».

Consommation d'énergie

 Au total, la « ferme France » consomme environ 11 Mtep par an (5,3 Mtep d’énergie directe et 5,4 Mtep d’énergie indirecte). Pour l’ensemble des exploitations françaises, les dépenses de carburants et lubrifiants représentent 8,3 % des consommations intermédiaires, les engrais 13,1 % et les aliments pour animaux 21,6 %. Le poids de ces consommations dans les coûts de production varie fortement selon les types de production (ou Otex) : 23 % des consommations intermédiaires pour le poste engrais et amendements en céréales et oléoprotéagineux ; 67 % pour les aliments achetés en élevage granivore entre 2005 et 2008.

Selon le scénario « Agriculture duale et réalisme énergétique », « les consommations d’énergie directe et indirecte diminuent peu. Les énergies renouvelables connaissent une croissance modérée, la volatilité des prix freinant les investissements. Les biocarburants se développent plus fortement dans le cadre de filières industrielles intégrées et innovantes ». Dans ce scénario, deux agricultures « duales coexistent » : une « agriculture d’entreprises » et une « agriculture multifonctionnelle » qui résultent « d’une baisse des soutiens publics à l’agriculture et à un recentrage sur la rémunération des biens publics fournis par les activités agricoles ».

La priorité donnée à la préservation de la santé des consommateurs plus urbanisés plutôt qu’à la protection de l’environnement spécificie le scénario « Agriculture-santé sans contrainte énergétique forte ». « En l’absence de contrainte forte de nature politique ou sur le prix de l’énergie, le résultat est une légère baisse de la consommation énergétique globale, la réduction des intrants étant partiellement compensée par une utilisation accrue du machinisme agricole. Les biocarburants connaissent un fort développement permis par l’arrivée précoce des technologies de deuxième génération. »

Enfin le quatrième scénario prévoit un très fort développement de la méthanisation et des énergies renouvelables. « Vers 2015, la nécessité de réduire fortement l’impact environnemental des activités humaines et les opportunités ouvertes par ce nouveau défi font consensus dans les pays développés et commencent à s’imposer dans les pays émergents ».

« A partir de 2020, l’agriculture française s’oriente vers un modèle écologiquement intensif dans les grandes plaines céréalières. » « Dans les zones intermédiaires et de montagne, les agriculteurs sont rémunérés pour la fourniture de services environnementaux et sont encouragés à rechercher une plus grande autonomie à l’échelle de l’exploitation. »

Pour en savoir plus, lire aussi l'étude en cliquant ici

Partager
Inscription à notre newsletter

NEWSLETTERS

Newsletters

Soyez informé de toute l'actualité de votre secteur en vous inscrivant gratuitement à nos newsletters

MATÉRIELS D'OCCASIONS

Terre-net Occasions

Plusieurs milliers d'annonces de matériels agricoles d'occasion

OFFRES D'EMPLOIS

Jobagri

Trouvez un emploi, recrutez, formez vous : retrouvez toutes les offres de la filière agricole