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« Au parti socialiste, notre programme vise cet objectif. Nous demanderons l’inscription du droit des peuples à la souveraineté alimentaire dans la Charte de l’Onu. Ainsi, pourra débuter une véritable régulation de l’économie agricole. »
« Il faut penser au-delà de la volatilité, redonner un sens à la notion de juste prix payé aux producteurs. En lien avec ce mouvement, l’Omc doit évoluer et l’Europe y faire jouer toutes les possibilités de régulation déjà accordées... Au-delà, nous devons lutter pour la prise en compte de différenciations sociales et environnementales sur les marchés. »
« Réguler, c’est prévenir les crises »
« Certains voient un infléchissement se dessiner pour la Pac future. Certes, le Parlement européen émet désormais une voix régulatrice. Certes, les discours rejoignent désormais les analyses et propositions socialistes. Mais où sont les actes ? Il est révélateur et inquiétant que le mot "régulation" n’apparaisse pas dans la Communication de la Commission européenne sur la Pac, publiée en novembre 2010 et qui sert de guide à la réforme de 2013. »
« Limiter la casse avec un filet de sécurité ne suffit pas. Réguler, c’est prévenir les crises, assurer un revenu décent aux travailleurs. La mise en place d’écluses tarifaires communautaires en est un corollaire et nous devons rejeter immédiatementle projet d’abaissement des droits de douane des produits venant du Mercosur. Le protectionnisme européen n’est pas un gros mot, s’il vise les disparités sociales et environnementales qui faussent les marchés. »
« Relocaliser les productions permettrait de fonder les échanges sur des zones continentales sans doute plus homogènes, en garantissant à tous la liberté de choix des modèles de développement. Accélérer l’intégration sociale et environnementale européenne est un préalable. Il est fondamental que la Pac prenne en compte les critères sociaux dans la délivrance des aides. Le dumping social, auquel se livrent certains Etats membres, joue contre l’Union. Comment alors s’étonner de l’explosion des populismes ? »
« Développer des politiques différenciées »
« Mais, la France doit aussi repenser son modèle interne, sans tabou, et reconnaître des agricultures diversifiées pour développer des politiques différenciées. Trop de retard a été pris avec l’application de l’accord de 2003, qui a figé notre modèle. Nous payons cash cet immobilisme, dans le secteur agroalimentaire notamment, parce que nous n’avons pas su construire un modèle agricole et agroalimentaire plus solidaire. »
« Le modèle social et environnemental français est un atout, qu’il faut faire prospérer, en admettant la part de risque que constitue l’engagement dans une voie nouvelle. Le marché agricole laisse une place à tous. Relocaliser les agricultures et asseoir la proximité seront nos objectifs prioritaires. Mais, la France doit aussi se promouvoir et promouvoir tous ses dynamismes entrepreneuriaux. Ainsi, elle refondera son agriculture. »
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Cet article est extrait de Terre-net Magazine n°7. Si vous ne l'avez pas reçu chez vous, retrouvez Terre-net Magazine en ligne en cliquant ICI.
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