Estimer le prix au plus juste

Estimer le prix au plus juste

Vendre son maïs sur pied pour répondre aux besoins en fourrage.
Vendre son maïs sur pied pour répondre aux
besoins en fourrage. (© Terre-net Média)

Compte tenu des déficits en herbe dans bon nombre de régions, les transactions de maïs sur pied entre agriculteurs pourraient être plus nombreuses cette année. L’Agpm avec l’appui d’Arvalis-Institut du végétal et les membres de la commission maïs fourrage renseignent sur la méthode de détermination du prix du maïs sur pied destiné à être récolté en fourrage par l’acheteur. Celle-ci peut se faire avant la récolte.

Ce calcul repose sur le principe d’équivalence entre le produit de la vente du fourrage sur pied et le produit qui aurait été obtenu par le producteur avec la vente du grain. « Cette méthode n’est pas un barème officiel mais un guide de négociation qui permet aux deux parties d’estimer la transaction au prix le plus juste », explique l’Agpm. Dans cette méthode, la récolte et les frais de récolte sont à la charge de l’acheteur.

Première étape : estimer le rendement

L’estimation du rendement au champ se base sur le nombre de grains au m2, premier facteur de variation du potentiel. Les comptages de densité, du nombre d’épis par plante et du nombre de grains par épi, permettent l’estimation de ce nombre de grains au m2. Le comptage est possible dès trois semaines après la floraison femelle, et ce jusqu’à la récolte. Le rendement grain dépend aussi du poids de mille grains à la récolte (entre 270 et 320 g/1.000 grains selon l’hybride, les conditions de végétation et le nombre de grains/m2). « La grille d’estimation du rendement plante entière au stade récolte fourrage est le résultat de nombreuses années de pesées au champ. Elle prend en compte le développement de l’appareil végétatif. »

Estimation
(© Agpm)

Il est nécessaire d’entrer dans la parcelle pour calculer le nombre de grains au m2. Le seul examen de l’appareil végétatif peut être trompeur. Un fort développement n’est pas la garantie d’un bon niveau de rendement grain, surtout si l’alimentation hydrique de la parcelle est limitée. A l’inverse, un développement végétatif moyen peut masquer un nombre élevé de grains, surtout suite à des orages bien placés par rapport à la floraison. Une estimation proche de la récolte est toujours préférable. « Naturellement, on a une idée plus précise du rendement si la récolte fourrage est pesée et le taux de MS plante entière mesuré par analyse. »

Deuxième étape : évaluer le prix de la tonne de matière sèche sur pied

Il convient ensuite d’évaluer le produit brut par hectare qui correspond au prix payé au producteur (net de taxes et séchage) multiplié par le rendement. « A ce produit brut, il faut ajouter une plus-value pour l’enlèvement des pailles (120 à 140 euros/ha) et déduire les frais non engagés, à savoir la récolte et le broyage des pailles (150 à 180 euros/hectare) ainsi que le transport (40 euros/ha). » Le prix du maïs grain payé au producteur n’est pas connu avec certitude aujourd’hui. Le montant des coûts liés à la récolte et de l’indemnité liée à l’enlèvement des pailles peuvent varier localement. « Pour un plus juste prix, on aura donc intérêt à se fier à des références locales actualisées. »

Enfin, le vendeur aura intérêt à prendre en compte la qualité alimentaire du maïs qu’il vend, ce que l’acheteur ne manquera pas de vérifier. « Un maïs riche en grain, entre 30 et 35 % MS plante entière, avec un appareil végétatif présentant des feuilles vertes se négociera à un prix plus élevé. » Pour finir, rappelons que ce marché répond à la loi de l’offre et de la demande. « Il convient cependant de rester serein et de procéder avec ordre dans la démarche. »

Exemple :
Pour un rendement estimé à 85 q/ha et un prix payé au producteur de 18 €/q (net de taxes et de séchage), le prix de la transaction est de : (18 € x 85) + 130 – 170 – 40 = 1.450 €/ha, soit 97 €/tMS. La qualité du produit peut être prise en compte dans le calcul. Dans ce cas de figure, un maïs ayant poussé dans de bonnes conditions, avec un bon rendement en grain, riche en amidon, et un appareil végétatif bien vert se négociera à 100 €/tMS. En revanche, un maïs pauvre en grain et/ou un appareil végétatif « fatigué » se négociera à moins de 94 €/tMS.

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