Tester les effets d'une suppression des néonicotinoïdes pendant trois ans

Tester les effets d'une suppression des néonicotinoïdes pendant trois ans
Les producteurs de miel souhaiterait un suivi long terme des colonies d'abeilles pour avancer dans l'identification des causes de leur disparition.
Les producteurs de miel souhaiteraient un suivi sur le long terme des colonies d'abeilles pour avancer dans l'identification des causes de leur disparition. (© Terre-net Média)
Après la publication scientifique de Henry et al. (Umt Prade, mars 2012) qui a démontré que des doses de produits phytosanitaires, même si insuffisantes pour les faire mourir, pouvaient altérer la capacité des abeilles intoxiquées à retrouver leur ruche, le 16 janvier, l’Agence européenne de sécurité des aliments (Efsa) a rendu plusieurs avis qui remettent en cause le processus d’évaluation de ces produits. Sont notamment concernées plusieurs molécules de la famille des néonicotinoïdes. Les apiculteurs professionnels saluent ces avancées et souhaitent une systématisation de l'application des procédures proposées par l’Efsa à toutes les molécules en contact avec les colonies d'abeilles.

Phénomène complexe qui s'étend

Cependant, le Syndicat des producteurs de miel de France (Spmf) tient à rappeler que « l'ensemble de ces avancées, aussi importantes soient elles, ne répondront peut être pas totalement à la question très complexe de l’affaiblissement ou de la disparition des colonies d'abeilles ». Il s’agit pour le syndicat de « comprendre ce phénomène, qui, depuis une dizaine d’années ne se limite pas aux zones de cultures. Les zones sauvages de garrigue ou de montagne, sont désormais aussi concernées ».

Les producteurs proposent ainsi au ministère, « afin de sortir de l'impossibilité à mettre en œuvre les recherches appliquées nécessaires à la compréhension globale des pertes de cheptel, la suppression totale, pendant trois ans, sur une surface équivalente à deux régions administratives, de tous les néonicotinoïdes, sous toutes leurs formulations, sur toutes les cultures ». Cette mesure doit concerner tant les anciennes molécules (Imidaclopride, Chlothianidine, etc.) que les plus récentes (Thiaclopride, etc.) pour se garantir d’une éventuelle contamination par l’atmosphère. « Au cas où la surface proposée par le Spmf serait insuffisante, il appartient à l’Etat, en prenant les mesures d’accompagnement nécessaires, en concertation avec les filières agricoles, de décider de l’étendre à une surface plus importante, voire à toute la France. »

Suivi des colonies sur une longue période

Le Spmf se défend de toute velléité politique et affiche l’ambition de créer les conditions scientifiques et techniques propices à la compréhension du phénomène de disparition des colonies. « C’est la seule solution pour avancer sur ce sujet, et vérifier si la suppression de l'ensemble des néonicotinoïdes suffit à enrayer la disparition des abeilles ou s’il est nécessaire de franchir une étape supplémentaire dans les investigations. » Le syndicat rappelle enfin que, depuis plusieurs années, il souhaite « la mise en place, en étroite collaboration avec la recherche scientifique, d’un suivi longitudinal des colonies d'abeilles sur une longue période, afin de recenser les anomalies et d’analyser tout ce qui peut l’être ».

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