Gilles Chaline, agriculteur : « Démarrage rapide et gain de précocité »

Gilles Chaline, agriculteur : « Démarrage rapide et gain de précocité »
Parcelle de maïs au stade levée.
Depuis qu’il a adopté la technique de la localisation de l’engrais, Gilles Chaline n’a jamais eu à se plaindre d’une baisse de rendement, seulement des hausses. (© Terre-net Média)
Gilles Chaline exploite, en Scea avec son frère, 530 ha de cultures à la Chapelle-d’Angillon dans le Cher. L’assolement se compose de 300 ha de maïs, de blé, de colza et d’orge. 250 ha de maïs sont conduits en irrigué, et 180 sont en monoculture depuis 25 ans. « J’ai toujours localisé mon engrais au semis. J’apporte sur la totalité de la sole de maïs du 18-46 à 100 kg/ha d’abord pour l’effet boost au démarrage de la culture, primordial dans mes terres froides. » Il utilise un combiné herse rotative et semoir pour une implantation directe dans les chaumes de blé après passage du décompacteur. C’est un Monosem à 6 rangs, à socs ou à disques, avec trémie fertiliseur avant, qui positionne l’engrais à 5 ou 7 cm du grain. « Plus près, il faudrait craindre l’intoxication ammoniacale, surtout en cas de coup de froid après le semis. » 

« La pratique est adaptée aux terres légères et plutôt froides. En cas, de semis par températures chaudes qui facilitent le démarrage rapide de la culture, il n’y a pas de bénéfice à tirer de la localisation. » Cette vigueur au départ déclenche, en plus, un gain en précocité. « Je récolte, à la même date, un maïs plus sec d’un point ou deux. » Sur son exploitation, Gille Chaline est convaincu de l’intérêt de localiser surtout que « la technique ne demande pas plus d’investissement hormis le temps passé à remplir la cuve ». La trémie d’1,5 tonne nécessite un remplissage tous les 10-15 hectares. « La seule contrainte est de toujours veiller au bon état du soc au moment du semis. »

Baptiste Soenen, Arvalis-Institut du végétal : « Une pratique justifiée dans certains cas ».

Si l’effet visuel de la fumure starter sur le développement des jeunes maïs est fréquent et parfois spectaculaire, cette pratique ne se traduit pas de façon systématique par des effets bénéfiques. Elle est sans intérêt dans les sols sains et où la disponibilité en phosphore est élevée. Elle est en revanche fortement recommandée dans tous les sols où la disponibilité du phosphore est faible ainsi que dans toutes les parcelles où la croissance et le développement des racines risquent d’être freinés par des conditions tel un sol froid, un excès d’eau, une trop forte acidité induisant la toxicité de l’aluminium (pH eau < 5,5), une présence de ravageurs dans le sol comme les nématodes ou les taupins.

L’agriculteur réfléchit par ailleurs à adapter la pratique au colza. « Sauf qu’il ne s’implante pas avec le même équipement et que les bio-agresseurs sont de plus en plus difficiles à contrôler au point de remettre en cause la culture. » Au niveau matériel, le producteur pense à s’équiper d’un semoir plus large et plus rapide.

Combinaison d’apports

Des fientes de poules à 2 t/ha, équivalant à 80 unités de phosphore, sont apportées en mars. Le 18-46 localisé au semis apporte de l’azote et du phosphore. S’en suit un apport de 39 unités d’azote, liquide ou sous forme d’urée en granulés, au moment du désherbage. Enfin, du Korn Kali composé de potasse, magnésie et soufre, puis un apport d’azote liquide en interligne au stade 6-8 feuilles complètent la fertilisation.

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