Filière des agroéquipements Les constructeurs français au top dans l'Hexagone, mais pas à l'export
A l'occasion de la convention nationale des agroéquipements qui se tient aujourd'hui et demain à Biarritz, Terre-net fait le point sur l'état de santé des acteurs français du marché des machines agricoles. Avec 6 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2013, la filière atteint actuellement des sommets. Seul bémol : les résultats à l'export qui stagnent.
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La France réalise la 3ème plus grosse production de machines agricoles d'Europe avec 4,6 milliards d'euros (11,5 % du résultat de l'UE) derrière l'Allemagne et l'Italie. Elle est, d'autre part, le 1er marché avec plus de 16 milliards d'euros (25,2 % de l'UE) devant l'Allemagne et le Royaume-Uni. Cette production et cette dimension commerciale font de la France le deuxième acteur de la filière européenne. Filière dont le chiffre d'affaires dépasse les 104 milliards d'euros.
L'EXPORT : TALON D'ACHILLE DES CONSTRUCTEURS FRANÇAIS
Seul bémol à ces performances : les résultats à l'étranger. Dans un contexte européen où les exportations de machines agricoles ont augmenté de 3 % entre octobre 2012 et septembre 2013, atteignant 32 milliards d'euros, la filière française voit ses exportations progresser de 1 % (pour 3,1 milliards d'euros de chiffre d'affaires). Dans le même temps, les importations françaises augmentent de 14 % (4,6 milliards d'euros). En comparaison, les exportations de l'Allemagne se développent de 6 % et ses importations évoluent peu (- 1 %).
Patrick Pérard, président d'Axema, se veut cependant rassurant : « il est vrai que les constructeurs français sont meilleurs sur le marché intérieur qu'à l'export. Mais il ne faut pas oublier que beaucoup sont des Pme, ont donc moins de moyens disponibles pour ce secteur que les multinationales, et qu'un nombre important de ces entreprises ne faisaient pas d'export du tout il y a encore cinq ans. »
Et pour 2014 ?
Selon Axema, les derniers indicateurs mensuels du secteur montrent que le marché français des agroéquipements devrait connaître un recul de 10 % et revenir à 5,4 milliards d'euros, dont 1,8 milliard d'euros pour le marché du tracteur. Une baisse à relativiser car faisant suite à deux années exceptionnelles.
Trois contextes expliquent cette prévision :
- des revenus agricoles par exploitation en recul ;
- des prix agricoles en baisse, mais toujours à un niveau intéressant ;
- des charges stables pour les entreprises agricoles.
Concernant le moral des agriculteurs, les résultats du Baromètre agricole Terre-net Bva sur les investissements 2014 montrent qu'ils ne vont pas attendre d'avoir davantage confiance en l'avenir pour investir. 36 % des producteurs annoncent envisager d'acheter du matériel d'occasion dans les six prochains mois, contre 25 % en novembre 2012.
Pour finir, le syndicat est également revenu durant sa conférence de presse sur le rapport demandé par Stéphane Le Foll, Arnaud Montebourg et Geneviève Fioraso pour évaluer les forces et faiblesses du secteur des agroéquipements. Satisfaite que le gouvernement s'intéresse au secteur du machinisme agricole, la profession attend de cette étude des leviers d'action pour développer les industries implantées en France. Axema participera à cette réflexion aux côtés de l'Irstea.
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