Prenant acte du boycott de la réunion par la FNSEA, la Chambre d'agriculture et l'Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne (UGPVB), Patrick Strozda a annoncé devant la presse qu'il proposerait la semaine prochaine une nouvelle date pour cette réunion. « Nous n'allons pas nous satisfaire de ce boycott, notre porte reste ouverte », a-t-il déclaré, alors que seules la Coordination rurale et la Confédération paysanne étaient venues au rendez-vous à la préfecture de région.
Après avoir reconnu « la détresse » des agriculteurs, le préfet a dénoncé les manifestations engagées depuis la semaine dernière par les éleveurs, qui continuent à bloquer de nombreux axes routiers à l'aide de tracteurs. « Ces manifestations ne peuvent pas se poursuivre, parce que cette spirale de désordre et de violence perturbe considérablement la vie quotidienne de nos concitoyens » et « pénalise l'activité économique », a-t-il lancé. « Elles ont aussi un coût » pour la collectivité, en raison des dégâts causés, tels que « démontage de glissières de sécurité, feux de pneus et palettes », a souligné le préfet, alors que quelques dizaines d'agriculteurs venus en tracteurs jetaient de la paille sur les grilles de la préfecture de Bretagne.
Le président de la FDSEA d'Ille-et-Vilaine, Loïc Guines, a appelé à lever les barrages d'ici à la fin de journée dans le département, annonçant « une nouvelle série d'actions » pour la semaine prochaine.
« Le dialogue, on le reprendra. On ne viendra pas pailler toutes les semaines la préfecture, et puis, on ne va pas snober toutes les semaines les réunions du préfet », a-t-il ajouté, après avoir échangé avec le représentant de l'État venu le rejoindre devant les grilles recouvertes de paille de la préfecture de Bretagne. « Notre porte est ouverte à tout moment, pendant le week-end, la semaine prochaine », a réitéré le préfet, tentant même, en vain, de convaincre le représentant syndical de participer sur-le-champ à une réunion. « Notre base nous dit : (...) "Le temps que vous passez dans les réunions à la préfecture, c'est bien, mais ça fait des années que vous nous chantez la même chose, qu'on vous invite à des tables rondes, et qu'on ne voit rien venir" », a répondu Loïc Guines