« Nous avons eu un dialogue sur le fond avec le Premier ministre », a déclaré à la sortie du palais gouvernemental un représentant de la délégation, Vangelis Papayannopoulos. Il s'est toutefois refusé à prédire une levée des barrages routiers, renvoyant à des décisions ultérieures des coordinations paysannes.
Dans un geste de bonne volonté, le barrage coupant la vallée de Tempi, par où transite tout le trafic routier nord-sud du pays, avait provisoirement été levé lundi. Mais les agriculteurs ont à nouveau bloqué en milieu de journée le passage des camions au principal poste frontière gréco-bulgare de Promahona, où ils avaient supprimé dimanche leur barrage, après de vives protestations de Sofia et plusieurs jours de tension avec les camionneurs bulgares.
Tenant d'autres barrages routiers notamment dans la plaine agricole de Thessalie, les syndicalistes paysans proches de l'opposition communiste ne s'étaient pas joints à la réunion. Un autre rendez-vous pourrait avoir lieu avec eux mardi.
Prendre en compte les conditions budgétaires d'un pays surendetté
M. Tsipras a exclu, comme le réclamaient au départ les protestataires, de retirer le projet de réforme des retraites réclamée au pays par ses créanciers, UE et FMI, ou de reculer sur le durcissement prévu de leur régime fiscal, propice à l'évasion.
« La politique de redressement du pays doit prendre en compte vos positions, mais vous devez avoir conscience des conditions budgétaires » du pays surendetté, qui traverse sa sixième année de cure d'austérité, a-t-il lancé à ses hôtes.
Selon sa porte-parole, Olga Gerovassili, il a proposé d'étaler jusqu'en 2021 l'alourdissement prévu des cotisations de retraite et de protéger les plus bas revenus, puis a détaillé une série de mesures de soutien commercial et administratif. Il a aussi annoncé une offensive « pour limiter les abus des intermédiaires et des cartels » de distribution.
