Il aura fallu attendre huit ans pour que le Festival Lumière honore une femme, qui plus est actrice. Deneuve, 72 ans, succède ainsi à Martin Scorsese. « Elle parle à toute allure comme s'il fallait se débarrasser au plus vite (...) les autres ont l'air un peu figé à côté, enfin pas tous, pas Gérard, pas Marcello », lui a lancé Vincent Lindon devant l'assistance. « Mademoiselle Deneuve », « vous êtes un peu plus qu'une femme (...) vous êtes tellement touchante, tellement originale, tellement rassurante », a-t-il poursuivi.
Vêtue d'une longue robe noire, laissant deviner son tatouage dans la nuque, Catherine Deneuve accompagnée de sa fille Chiara Mastroianni a reçu le prix des mains de Roman Polanski. « Je t'aime Catherine », lui a-t-il dit. Dans la salle également, pour ne citer qu'eux : Marisa Paredes, la muse d'Almodovar, le réalisateur coréen Park Chan-wook, Quentin Tarantino, Christophe Honoré, Emmanuelle Bercot, Vincent Lindon, Benoît Maginel. « Etre ici avec tous ses amis (..), tout ça est quand même assez bouleversant pour moi », a-t-elle confié. Et « dans tous les films que j'ai choisi de montrer à Lyon (pendant le Festival Lumière, ndlr), il y a un film de Raymond Depardon qui s'appelle "Profils paysans" et je dédie ce prix à tous les agriculteurs de France », a-t-elle ajouté, dans un hommage totalement inattendu à cette profession en grandes difficultés.
Plus tôt, lors d'une masterclass dans l'écrin du théâtre des Célestins, elle assurait pourtant ne pas être une « femme engagée ». « Je me suis engagée pour l'avortement, contre la peine de mort mais on ne peut pas dire que je sois vraiment une femme engagée ». « Je ne me suis jamais engagée pour des politiques mais pour des causes. » « Vous n'êtes pas très Donald Trump ? », avait rebondi le réalisateur Bertrand Tavernier. Non, « à part la mèche »...