Le chef de l'Etat « a pris la mesure de la situation, il a bien écouté » et entendu « notre message subliminal : "Foutez-nous la paix et laissez-nous travailler" », a déclaré à la presse Serge Bousquet-Cassagne, président de la chambre d'agriculture du Lot-et-Garonne et figure du syndicat.
A ses côtés, Karine Duc, co-présidente de la Coordination rurale (CR) en Lot-et-Garonne, a identifié « quatre points forts » dans les demandes présentées au chef de l'Etat : des « mesures d'urgence de trésorerie » ; la « simplification à tous les étages » et la levée des contraintes de production, notamment environnementales ; l'exigence de « clauses miroir » - sur la réciprocité des normes pour les produits importés - et enfin un gros effort « sur les transmissions » de fermes. « L'écologie, c'est nous qui la faisons dans nos champs, on a déjà fait plein d'efforts. Laissez-nous produire », a-t-elle ajouté.
La Coordination Rurale a demandé clairement au Président de la République "la mise en place d'une année blanche" qui permette un report des emprunts en fin de tableau, afin d'amener de l'oxygène aux exploitants. #AgriculteursEnColere @EmmanuelMacron @VeroLefloch pic.twitter.com/eW7oBnIQUW
— Coordination Rurale (@coordinationrur) February 14, 2024
Evoquant l'empilement des normes et la paperasserie, Serge Bousquet-Cassagne a estimé avoir été « bien compris » par le président: « C'est son administration qui déconne, qui surjoue les lois. A lui de faire le boulot. Parfois, il prend des lois qui sont pas ou peu appliquées sur le terrain », a-t-il affirmé, donnant l'exemple du développement de l'agrivoltaïsme qui serait « freiné » par l'administration en région. « Après les mesures annoncées par le gouvernement, nous avons demandé un calendrier clair », a indiqué Karine Duc.
A dix jours du Salon de l'agriculture, le deuxième syndicat agricole entend « maintenir la pression » en poursuivant ses actions, allant de la distribution de tracts aux actions coup de poing contre des camions de produits étrangers ou au déversement de foin devant des commerces ou administrations.
« Il faut utiliser ces méthodes-là, les seules à être entendues », a expliqué Karine Duc, à l'issue de cet entretien auquel étaient également conviés la présidente du syndicat Véronique Le Floc'h ainsi que le ministre de l'agriculture Marc Fesneau et sa ministre déléguée Agnès Pannier-Runacher.