Il a notamment promis d'alléger les charges et les contraintes, de verser les aides européennes à temps, aides qui constituent pour la majorité des producteurs la moitié de leur revenu. L'entrée en vigueur de la nouvelle politique agricole commune faisait craindre des retards, mais les doutes ont été levés. « A la suite de la réforme menée, et pour vous permettre d'avoir le temps de remplir les dossiers PAC, le calendrier a été décalé à la demande de la France et dans toute l'Union européenne » a rappelé le Premier ministre. « Je voulais, aujourd'hui, vous rassurer : ce décalage de calendrier ne remettra pas en cause le paiement des aides avant la fin de l'année, ni le versement des avances. »
M. Valls a également promis « d'alléger les procédures préalables aux installations et aux innovations, aujourd'hui trop lourdes et trop longues », ce que dénoncent régulièrement les agriculteurs, qui se disent « entravés ». « Je pense par exemple aux études d'impact. Elles devront être alignées sur les standards de nos voisins européens dès la fin de cette année » a annoncé le ministre, en jugeant - sous les applaudissements - qu'il ne fallait pas « se montrer plus royaliste que le roi en la matière ».
CICE, relations avec la grande distribution et embargo russe
Il a également annoncé « le déploiement d'un dispositif de garanties publiques pour faciliter l'accès des agriculteurs au pré-financement du CICE » ce qui revient à les faire bénéficier de ce crédit d'investissement au même titre que les autres chefs d'entreprise. Enfin, il a rappelé la grande distribution à ses devoirs : elle doit « accepter des hausses de prix (...) J'ai demandé au ministre de l'Economie de se montrer d'une grande fermeté sur ce sujet ». Auparavant, M. Beulin avait dénoncé une « inflation de normes qui nous éloignent de celles en vigueur à l'échelle européenne », « une compétitivité malmenée et des secteurs menacés ». Sans compter « l'embargo russe, dernier coup de grâce » porté depuis l'été dernier à l'agroalimentaire européen.
Le patron de la FNSEA a également fait siffler « les postures idéologiques » en matière d'environnement, ou la protection du loup, qui fait qu'« en France, notre beau pays, on élève les brebis pour nourrir les loups ». En retour, M. Valls a assuré à l'auditoire qu'à ses yeux, « les agriculteurs, les paysans, sont aujourd'hui les meilleurs écologistes de notre pays ». « Sachez que le gouvernement est à votre écoute et à vos côtés pour accompagner l'évolution de vos métiers », a-t-il promis. C'était jeudi le troisième rendez-vous public de l'hôte de Matignon avec le monde agricole, après le congrès des Jeunes agriculteurs en septembre 2014 et le salon de l'agriculture le mois dernier à Paris. « Comme quoi le maire d'Evry peut être populaire chez les agriculteurs ! » a-t-il remarqué en quittant la tribune, flattant en passant « l'âme de paysan en chacun d'entre nous ».