« On continuera à avoir des actions sur le terrain » après le Salon de l'agriculture, qui s'achève dans quelques heures, car « sur le plan politique, les choses ne sont clairement pas terminées », a déclaré le président du syndicat, Arnaud Rousseau, sur BFM TV.
Après les promesses du gouvernement, les exploitants attendent des « réalisations très concrètes » dans leur ferme, et même si la FNSEA n'appelle pas à une mobilisation nationale, « chaque département garde l'initiative de pouvoir faire un certain nombre d'actions », a-t-il expliqué.
« Les braises sont brûlantes », « rien n'est fini », a souligné le responsable syndical, qui a déploré un début de Salon « plus que chaotique », un « début violent ».
« On considère qu'on a manqué un rendez-vous. On attendait du président de la République une stratégie et la définition d'un cap pour l'agriculture », a renchéri auprès de l'AFP Jérome Despey, premier vice-président du syndicat.
S'il salue l'engagement d'Emmanuel Macron à reconnaître l'agriculture « comme un intérêt général majeur de la nation », il regrette un message politique brouillé par « des joutes verbales et des maladresses » et un manque de considération pour les « corps intermédiaires » que sont les syndicats.
Quand l'Elysée, à la veille du salon, annonce un grand débat où il est - brièvement - envisagé d'inviter le collectif écologiste des Soulèvements de la Terre, c'est pour le syndicat « la provocation » de trop.
« On a un réseau à feu et à sang. L'exaspération était telle qu'on n'a pas pu avoir un débat de qualité. A l'issue de ce salon, la colère est toujours là », nourrie par une « certaine décrédibilisation de la parole politique », souligne M. Despey, par ailleurs viticulteur dans l'Hérault.
Certaines annonces « pas très claires »
Le syndicat a pris acte des nombreuses annonces du gouvernement, dont « beaucoup vont dans le bon sens », mais attend des « éléments précis » sur la simplification et la compétitivité notamment, avant la présentation attendue fin mars d'une grande loi d'orientation agricole.
Certaines annonces « ne sont pas très claires », notamment en termes de simplification, a estimé Arnaud Rousseau, qui aussi dénonce « une forme de cacophonie » autour du Pacte vert européen.
Par exemple, le Premier ministre Gabriel Attal promet « un contrôle unique administratif annuel », initiative « que les ministres confirment », mais « un certain nombre de corps de contrôle disent que ce n'est pas possible », a-t-il raconté.
« La traduction pour l'agriculteur, c'est qu'il y a un décalage entre ce qui est dit au gouvernement et ce que disent les représentants de l'administration », a-t-il déploré.
Jérôme Despey évoque lui le besoin d'avancées sur la question des retraites, la déclinaison de la simplification pour les haies...
Mais aussi un grand motif de satisfaction: « Les visiteurs sont venus nombreux nous apporter leur soutien. Je n'ai jamais vu une telle adhésion de nos concitoyens », a-t-il affirmé, saluant le rôle du Salon de l'agriculture comme trait d'union entre ville et campagne.