« Rester compétitif sur ses marchés, être rentable et faire face à la concurrence, impose de maîtriser ses coûts de production et implique de connaître au préalable un ensemble d’indicateurs essentiels », pointe Philippe Boullet, directeur du pôle performance et prospectives au sein du réseau Cerfrance. Lesquels ?
- Ses coûts opérationnels à l’unité de production (ha, UGB, m²…) pour se situer techniquement compte tenu des résultats obtenus et chercher des voies d’amélioration dans ses pratiques. La comparaison aux références de marges brutes par activité, établies par Cerfrance, permet d’identifier les pistes de progrès.
- Ses coûts de structure en incluant l’ensemble des activités de l’exploitation et des charges, notamment de main-d’œuvre, « y compris sa propre rémunération », insiste l’expert. Là encore les références par système établies par les Cerfrance sont fort utiles pour s’étalonner.
- Ses prix de revient par unité de marchandise produite, sans oublier de prendre en compte la vente de co-produits et les subventions d’exploitation, dans l’objectif d’ajuster un cap à tenir sur le moyen terme pour chaque activité.
- Ses prix d’équilibre pour évaluer conjoncturellement l’opportunité à saisir des propositions commerciales. « Pour tout cela, les outils d’analyse de gestion, globale et analytique, sont disponibles et maîtrisés par nos conseillers pour tous les secteurs d’activité. »
D’un point de vue opérationnel, maîtriser les postes de charges les plus importants a un fort impact. « Néanmoins, avertit Philippe Boullet, certains postes de charges plus faibles sont souvent révélateurs de manque de maîtrise ou d’impact négatif des pratiques sur la production. » Il peut s’agir par exemple du montant des frais vétérinaires ou du besoin de recourir à des traitements phytosanitaires supplémentaires. Concernant les charges de structure, l’objectif reste de construire un système cohérent n’ajoutant pas de coûts spécifiques tout en valorisant les moyens mobilisés : bâtiments, installations, mécanisation.
Une approche remise en question par l’émergence de nouvelles pratiques ?
« Les enjeux actuels impliquent la transformation des systèmes et des pratiques en lien avec la transition agro-écologique, ainsi que le pilotage de l’entreprise dans une conjoncture très instable de prix et de coûts d’intrants », ajoute cependant l’analyste pour qui ces nouvelles préoccupations (recherche d’autonomie, complémentarité entre les activités ou les cultures de la rotation…) modifient profondément l’approche des coûts de production. « Les différentes activités du système de production vont ainsi se partager un ensemble de coûts opérationnels et de structure, conclut Philippe Boullet. Le panier de produits à vendre qui en résultera devra les couvrir. »
Les coûts de production, une thématique phare du SIMA 2022
Venez approfondir cette thématique grâce aux conférences SIMA TALKS. Dans cet espace, vous pourrez découvrir des solutions concrètes aux problématiques de l’agriculture d’aujourd’hui, mais également les technologies et pratiques de demain présentées par les exposants du SIMA pour cette prochaine édition centenaire.