L'insecticide Gaucho présenterait également des risques pour l'homme

L'imidaclopride, la matière active de cet insecticide destiné à protéger les végétaux contre divers ravageurs, subsiste à l'état de résidus dans les parties florales des cultures traitées par le Gaucho, avec "des teneurs susceptibles de provoquer des effets biologiques néfastes expliquant la dépopulation des colonies d'abeilles", selon le rapport du Pr Jean-François Narbonne, publié lundi par l'agence spécialisée Agra.

L'insecticide, fabriqué par le groupe chimique allemand Bayer, pourrait en outre présenter un risque pour l'homme. L'imidaclopride est, en effet, présente dans un grand nombre de traitements des cultures agricoles, ainsi que dans des produits de jardinage et "on ne connaît pas les quantités de résidus potentiellement consommées à travers ces produits", souligne l'agence spécialisée.
Le rapport recommande donc une évaluation de l'exposition pour l'Homme à travers une "dose journalière admissible" (DJA), qui fixe un seuil à ne pas dépasser pour les résidus pouvant se retrouver dans l'alimentation.

Le rapport du Pr Narbonne est produit à l'appui des thèses défendues par l'Union nationale des apiculteurs français, qui ont attaqué en justice un arrêté du ministère de l'Agriculture refusant de retirer le Gaucho du marché. Le Conseil d'Etat doit examiner le 16 septembre la plainte des apiculteurs.

De son côté, Bayer a toujours soutenu que les seuils de toxicité se situaient bien au-delà de ce qui est constaté dans le pollen butiné par les abeilles et que le produit ne présentait a fortiori aucun risque pour l'Homme.