La Bourgogne, à travers son comité régional du tourisme (CRT), a animé ces travaux au sein de la Maison de la France, organisme de promotion. De plus, trois séminaires ont été organisés depuis juin 2000, à Beaune (Côte-d'Or), Bordeaux et Perpignan.
En 2000, selon le comité régional du tourisme, les dépenses des touristes, français et étrangers, en terres bourguignonnes ont concerné surtout les biens de consommation, les services et les vins. L'achat de vins de Bourgogne a représenté le troisième poste de consommation : 83,5 millions d'euros, soit 14 % de la consommation totale.
Jusqu'en 1992, en Bourgogne, chaque vigneron, coopérative ou maison de négoce gérait à sa manière l'accueil des visiteurs. Certains d'entre eux, intimidés, n'osaient pas pousser les portes. De leur côté, tous les professionnels n'étaient pas prêts à recevoir des visiteurs.
Pour faire coïncider les désirs des uns et les volontés des autres, le CRT et le bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB), auquel adhèrent l'ensemble des viticulteurs et des négociants, se sont alliés.
Une charte d'accueil a été édictée. Chaque adhérent s'y engage, notamment, à réserver un "accueil chaleureux et personnalisé", à déterminer des heures d'ouverture, à "développer la pratique de l'accueil en langues étrangères" et "à proposer gratuitement aux visiteurs la dégustation d'au moins un vin de la gamme qu'il commercialise". "C'était une révolution, mais cela a été bien accepté", affirme Jean-Louis Laville, directeur du CRT.
Et, tous les deux ans, un guide, intitulé "De vignes en caves", en français, en anglais et en allemand, recense tous les lieux accessibles. "Cela marche très bien", ajoute M. Laville. Mêmes les vignobles de Pouilly-sur-Loire et de Pouilly-Fumé, dans la Nièvre, sont inclus, même s'ils ne dépendent pas du BIVB.
A l'automne, dans le cadre des foires des vins, la première carte nationale des vignobles touristiques sera éditée, en collaboration avec un leader de la grande distribution.
D'autres visites, plus sélectes, sont organisées en Bourgogne par certaines maisons de négoce, qui font découvrir leurs installations à leurs clients ou à des personnes recommandées par les importateurs.
L'une des dernières maisons familiales de négociant-éleveur, la maison Bichot de Beaune (Côte-d'Or), dont la production est tournée à plus de 80 % vers l'exportation, reçoit ainsi 800 visiteurs par an pour un "tourisme d'affaires" en provenance du monde entier.
La découverte des installations modernes et des caves anciennes, qui se termine par une dégustation d'une petite sélection des vins de la maison, est menée par l'oenologue en chef, Colin Ware, un Anglais.
"Cela fait plus de 20 ans que nous avons lancé la machine", indique le directeur général Albéric Bichot, qui appartient à la sixième génération. Il n'écarte pas d'ouvrir à terme ses visites à un plus large public, avec le projet d'un "musée vivant qui expliquerait ce qu'est le métier de négociant-éleveur". |
