Rassemblés à l'initiative du portail professionnel le-bois.com, dont le siège se trouve à la technopole du fameux circuit automobile bourguignon, les intervenants ont souligné la "modernité" du bois dans la construction actuelle.
Pour Jean-Luc Sandoz, professeur à l'école polytechnique de Lausanne (Suisse), la conjoncture est favorable pour que le bois "regagne les parts de marché perdus au XXe siècle". Selon lui, l'obligation de trouver une alternative aux énergies fossiles et la lutte contre l'effet de serre passent par une plus grande utilisation de ce matériau qui "mange du CO2" (un mètre cube de bois fixe une tonne de gaz carbonique").
Dans le prolongement des engagements français à réduire les gaz à effet de serre, un accord-cadre "bois construction environnement", a été signé en mars 2001 par huit ministères et différentes organisations. Il prévoit une plus grande utilisation du bois avec l'objectif de passer de 13 millions de m3 en 2000 à 17 millions en 2010.
Même si le décret n'est toujours pas sorti, selon Yves Rodarie, délégué national à l'action territoriale du Comité national pour le développement du bois (CNDB), "on a une vraie dynamique". "Nous sommes une petite filière, mais notre matériau est stratégique pour le développement durable", a-t-il ajouté.
L'un des freins en France est cependant une certaine réticence à l'égard du bois. "Nous avons un problème culturel avec le bois, il faut arriver à faire comprendre que construire avec du bois ce n'est pas construire comme hier", a assuré M. Rodarie. En Allemagne, la part du bois dans la construction est de 15 %, aux Etats-Unis et en Scandinavie de 35 %, en France seulement de 10 %.
M. Rodarie a incité les professionnels de la filière à se montrer modernes : "nous ne sommes plus seulement dans une ère de sciage, nous sommes dans une ère de produit, avec les contreplaqués, les bois lamés, les panneaux de fibre, ...".
Pour tenter de fédérer une filière très éclatée (33.700 entreprises, dont 31.000 de moins de 20 salariés), Pascal Jacob, PDG d'une société familiale de structures bois dans la Nièvre, a eu recours à l'internet en lançant le portail professionnel le-bois.com.
Après trois ans d'existence, le portail s'est imposé comme un "bouquet de services à haute valeur ajoutée", proposant notamment de mettre en relation les clients et les fournisseurs. Avec 2.150 professionnels abonnés et l'appui de 36 partenaires institutionnels, M. Jacob veut devenir d'ici janvier 2003 "l'espace de travail des professionnels de la filière". Depuis quelques jours, le portail propose une "banque mondiale des essences de bois", réalisée en partenariat avec le Cirad-Forêt, organisme scientifique montpellierain spécialisé en agronomie tropicale.
"Le bois doit retrouver la pole position en ce début de siècle avec les nouvelles techniques de communication et d'information", a lancé Jean-Luc Sandoz. |
