Les rivières regagnent leur lit laissant 26 morts et 12 disparus

Le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, qui a survolé dans la matinée la zone inondée avec le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, a promis une "première enveloppe d'urgence de 10 millions d'euros". Il s'est rendu dans la région de Sommières (Gard) puis à Piolenc (Vaucluse) pour "témoigner pour tous (ses) compatriotes de l'émotion et de la solidarité nationales".

Le ministre de l'Agriculture Hervé Gaymard devait suivre ses collègues mercredi, à l'heure où les vignerons, comme ceux de Châteauneuf-du-Pape, commune complètement inondée, espèrent sauver leur millésime grâce au mistral et au soleil, annoncés pour les jours à venir.

Les dernières victimes recensées ont été découvertes dans le Gard, département le plus touché. Neuf nouveaux corps ont été repêchés mardi en fin d'après-midi à Aramon, portant à onze le nombre de morts dans cette localité envahie par les eaux dans la nuit de lundi à mardi après la rupture d'une digue du Gardon, situé en amont d'une dizaine de kilomètres. Ce bilan risque "certainement" de s'alourdir, selon la préfecture du Gard.

Le soleil est pourtant revenu dans l'après-midi dans le département. Le niveau de l'eau, qui atteignait encore 2 mètres dans certains quartiers d'Aramon mardi midi, reculait "d'heure en heure", selon les secours. Il était temps car plusieurs fissures étaient signalées dans les digues du Petit-Rhône, qui se situe à l'est du Rhône de l'autre côté de la Camargue. Elles étaient en cours de colmatage en début de soirée.

Les secours achevaient en fin d'après-midi de mettre en sécurité les habitants, dont 130 personnes de Marsillargues (Hérault) évacuées vers le lycée de Lunel. Plus de 800 gendarmes (dont une dizaine de plongeurs) ont été mobilisés : environ 550 dans le Gard, 100 en Vaucluse et 160 dans l'Hérault. Ils ont été épaulés par une centaine de réservistes et d'engagés. Sur l'ensemble de la zone sinistrée, 626 hélitreuillages ont été effectués et 281 personnes secourues.

Il est tombé autant de pluie dans le Gard depuis dimanche qu'en un an à Paris, un phénomène "exceptionnel mais pas inédit", selon Météo France. La pluviométrie maximale a été relevée à Anduze, où il est tombé 680 mm en 24 heures environ, soit six fois plus qu'une pluie normale de septembre. A Nîmes, 762 mm d'eau ont été enregistrés, soit autant qu'en une année, a-t-on précisé. Dans le Vaucluse, 390 mm d'eau est tombé sur Châteauneuf-du-Pape, soit six mois de pluie sur la région parisienne, et 314 mm à Orange.

Des milliers de personnes ont été privées d'électricité et de téléphone. Selon EDF, de 100.000 lundi soir, le nombre de foyers privés de courant est passé à 42.300 mardi en milieu d'après-midi. Près de 100.000 lignes de téléphone étaient encore coupées mardi soir pour l'essentiel à Alès (Gard) et ses environs ainsi qu'en Vaucluse et dans quelques communes de l'Hérault, de l'Ardèche et de la Drôme. Le réseau mobile a également été endommagé par les inondations, avec 80 antennes relais privées d'énergie. Il "est rétabli progressivement", a indiqué France Télécom.

La circulation a repris lentement : l'A7 a été rouverte entre Orange (Vaucluse) et Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône) dans la matinée. Le trafic restait en revanche coupé à 18H00 sur de nombreuses routes nationales et départementales de Vaucluse, du Gard, de l'Hérault. La SNCF a annoncé le rétablissement de la circulation entre Nîmes et Montpellier et la reprise des liaisons entre Avignon et Nîmes. En revanche, les voies restaient coupées entre Nîmes et Alès (Gard) en raison d'importants dégâts causés à un viaduc.

Reste qu'un appel a été lancé à tous les volontaires pour aider à la remise en état des communes sinistrées. "On s'attend à des catastrophes humaines et économiques", indiquait-on dans l'après-midi à la préfecture du Gard. Et les sinistrés commencent à en appeller aux pouvoirs publics pour qu'ils prennent les mesures de prévention de telles inondations.

Du côté des assureurs, le coût sera "nettement inférieur" à celui des inondations qui avaient déjà frappé la région en 1999, a estimé la Fédération française des sociétés d'assurances (FFSA).

La Commission européenne "aidera les autorités françaises dans la reconstruction économique des zones touchées", a déclaré mardi le commissaire chargé de la Politique régionale, Michel Barnier.


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