Les producteurs de volailles et de porcs en attente d'engagements précis

"Nous attendons avec impatience la réalité budgétaire du ministère de l'Agriculture. M. Gaymard sera sans doute interrogé de manière pointue sur le secteur avicole et porcin et sur ce qu'il compte faire précisément", a déclaré à l'AFP le président de la FNSEA, Jean-Michel Lemétayer.

"Nous vivons une crise sans précédent", affirme Laurent Kerlir, président de la FDSEA du Morbihan, premier département avicole de France. Selon ce responsable agricole, 40 % des éleveurs de volailles sont "en revenus négatifs" et "beaucoup de producteurs souhaitent quitter le métier".

La filière avicole française, qui avait bénéficié à la fin de l'année 2000 de la crise de la vache folle, se trouve confrontée depuis près d'un an à une nouvelle crise dont les premières victimes sont les éleveurs, concentrés en majorité dans le Grand Ouest, mais aussi les salariés de la filière.

L'explosion des importations de viande de volaille en provenance de Thaïlande et du Brésil, le recul des exportations sur des marchés traditionnels, une baisse sensible de la consommation font que 5.000 emplois directs sur les 18.000 du secteur français de la volaille sont menacés.

Le groupe Doux, premier producteur et exportateur de poulets en Europe, a déjà annoncé la prochaine fermeture d'un abattoir de poulets qui compte 300 salariés à Briec (Finistère). Un plan social prévoyant le licenciement de 400 des 544 salariés de l'usine de découpe et de conditionnement de volailles de Guiscriff (Morbihan) a été décidé récemment par la société "Volailles de Keranna".

Comme les éleveurs de volaille, ceux de porcs sont en crise. "En production porcine, si les cours ont repris une tendance positive depuis quelques semaines, les niveaux atteints sont loin de couvrir les coûts de production et de correspondre à l'attente des producteurs", résume M. Lemétayer.

La porte de certains marchés, notamment en Asie, reste close près d'un an après l'alerte à la fièvre aphteuse qui avait motivé la fermeture des frontières du Japon et de la Corée en 2001 et cette année. "Il est urgent de tout mettre en oeuvre pour lever ces barrières injustifiées", demande le président de la FNSEA.

Les éleveurs, qui doivent faire face à une baisse de leurs exportations au profit de la concurrence brésilienne, dénoncent également les marges, trop élevées selon eux, de la grande distribution. Les producteurs de porcs ont subi depuis un an une baisse de 14,6 % de leurs revenus alors que les prix à la consommation sont restés stables et n'ont pas favorisé les achats, se plaint la FNSEA.

"Il faudra parvenir à une meilleure transparence des prix, à une juste rémunération des différents maillons de la chaîne alimentaire. Les incohérences actuelles ne peuvent plus durer", proteste M. Lemétayer.


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