Au salon d'élevage de Rennes, les Africains cherchent des partenaires

"Les pays africains doivent développer leur agriculture, ce qui suppose des techniques avancées qu'on ne trouve pas en Afrique", explique Ibrahima Ndoye, le délégué sénégalais de Promosalons qui représente le SPACE (Salon de la production animale-carrefour européen) en l'Afrique de l'Ouest.

Il donne en exemple les trayeuses, "qui ne sont pas forcément de gros investissements, mais dont on a besoin". D'autre part, "ici on trouve aussi du matériel qui n'est pas forcément à la pointe de l'innovation mais qui nous est nécessaire", ajoute-t-il.

Venu pour les trois derniers jours du salon, Abdoulaye Koné, directeur général de la So.B.Co (société burkinabé de Commerce), compte rencontrer "des partenaires dans le domaine de la santé animale", surtout des producteurs d'anti-parasites ou de vermifuges.

"Au Burkina-Faso les bêtes ne sont pas bien traitées comme ici", soupire-t-il, à quelques mètres de la halle où des vaches rebondies exposent belle santé et poil luisant. "Ici elles sont bien nourries. Au Burkina-Faso on aurait besoin de plus d'argent", ajoute M. Koné, qui compte bien obtenir de ses interlocuteurs "les meilleures conditions possibles".

Car, même si le financement est "le coeur du problème" pour nombre de producteurs, "quand une "vraie vache" se vend jusqu'à 300.000 francs CFA (457 euros, ndlr), un éleveur ne peut pas se permettre de laisser ses bêtes sans traitement", ajoute-t-il.

Le Camerounais André-Richard Wouembé, directeur de la société coopérative des aviculteurs de l'ouest, approuve. Avec sa délégation de deux personnes, il est venu "pour les aliments, les soins aux animaux, mais pour le reste on verra plus tard".

Ibrahima Ndoye est bien conscient "qu'on ne s'adresse qu'à une petite partie fortunée" des éleveurs. "Il y a des écarts énormes entre les situations, certains n'ont pas de mangeoires et pour eux le SPACE est à des années lumière", ajoute-t-il. Mais les efforts d'une petite partie des éleveurs "auront un effet d'entraînement", assure-t-il.

Sénégalais lui aussi, Aroma Dir est venu dans l'idée d'investir pour le compte de sa belle-mère, qui élève artisanalement une trentaine de poulets. "Elle n'a pas d'argent mais je sais que ça peut marcher avec des crédits", lance M. Dir, pas découragé même si, au vu des machines sophistiquées et des innovations pointues, "la différence est trop grande entre ici et là-bas".

Cette année, plus de 150 représentants de sociétés ou coopératives sont venus du Sénégal, du Mali, du Ghana, d'Afrique du Sud ou de Côte d'Ivoire entre autres.

Pour les organisateurs du SPACE, leur venue renforce la dimension internationale du salon. "On sensibilise les exposants à la nécessité de s'ouvrir sur les autres marchés, mais il est plus facile de les convaincre pour l'Europe de l'Est ou l'Asie", à cause de questions d'argent ou d'organisation, regrette Xavier Cadiou, le responsable international du salon.

Le nombre d'Africains au SPACE est en hausse, même si "c'est moins que ce qu'on aimerait", ajoute M. Cadiou, en soulignant le nombre élevé de refus de visas pour les visiteurs africains. Un problème que les délégations asiatiques ou d'Europe de l'Est ne connaissent pas, selon lui, et que tous les Africains rencontrés au salon dénoncent. "On aurait dû être quatre à venir mais moi seul ai obtenu un visa", déplore M. Koné.


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