Jean-Pierre Raffarin défend les intérêts français à Bruxelles

M. Raffarin, qui se rendait pour la première fois dans la capitale européenne depuis sa prise de fonctions en mai, a fait un tour d'horizon des sujets sensibles pendant une heure et demi avec le président de la Commission européenne, Romano Prodi.

Les deux hommes ont arrêté à cette occasion le principe de rencontres régulières, une fois par trimestre, une cadence qui n'est pour le moment observée par aucun autre chef de gouvernement de l'UE. M. Prodi a d'ailleurs été invité à se rendre à Paris dès la mi-octobre.

"La situation nouvelle de la France permet de lever les ambiguités et de donner du temps à l'action politique", a souligné M. Raffarin dans une allusion à la fin de la cohabitation après la victoire de la droite aux élections de mai-juin.

La baisse de la TVA dans la restauration - de 19,6% à 5,5% -promise par le candidat Jacques Chirac lors de la campagne électorale et vivement réclamée par les professionnels s'est naturellement retrouvée au premier plan des discussions.

"Le débat sur le taux réduit de TVA dans la restauration est une priorité. C'est un sujet très important pour l'emploi", a relevé M. Raffarin.

Le Premier ministre français a pu sur ce point afficher une certaine satisfaction à l'issue de son entretien: Romano Prodi a assuré que la Commission européenne n'avait "aucune objection de principe" sur le principe d'une baisse et qu'elle mettrait, comme prévu, le dossier de la TVA sur la table en 2003.

Mais M. Prodi a aussitôt mis un bémol aux attentes françaises en soulignant qu'une telle décision ne pourrait être prise qu'à l'unanimité des Quinze et que cela s'avèrerait donc "difficile". L'Allemagne s'oppose notamment à une baisse de la TVA dans la restauration.

M. Raffarin a par ailleurs réitéré l'opposition absolue de la France à toute réforme de la politique agricole commune (PAC) avant 2006. "Les échéances qui ont été définies à Berlin sont pour nous intangibles", a-t-il dit.
Paris refuse les propositions présentées cet été par la Commission en leur reprochant de modifier les règles du jeu en profondeur alors que seule une "révision" de la PAC était initialement prévue.
Le gouvernement français est très attaché toutefois à la "dynamique européenne", notamment à l'élargissement à l'Est, et ne s'opposera pas à une réforme de la PAC après 2006, a assuré M. Raffarin.
"La France n'est pas conservatrice, la France est tournée vers une perspective d'évolution au-delà de 2006", a-t-il insisté.

Paris entend aussi "participer activement" aux travaux de la Convention sur l'avenir de l'Europe, qui doit tracer les grandes lignes d'une réforme des institutions européennes en vue de l'élargissement de l'Union en 2004.

Le gouvernement Raffarin va organiser à cette occasion de "très nombreux débats" en France pour que les "citoyens se sentent partie prenante de ce grand rendez-vous 2004", a-t-il précisé.

Le Pacte de stabilité et son corollaire, l'engagement des pays de la zone euro à ramener leurs déficits publics à une situation proche de l'équibilibre en 2004, est resté le grand absent de la conférence de presse même si les deux responsables n'ont sans doute pas manqué de l'évoquer.

Empêtrés dans une conjoncture morose, l'Allemagne, la France, le Portugal et l'Italie semblent pourtant moins que jamais en mesure de respecter cet engagement.


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