Depuis qu'il a repris les vignes familiales à la fin des années 60, il a transformé la vieille affaire familiale en une entreprise moderne, cotée en bourse et exportant 85% de ses vins dans 77 pays.
Après s'être implanté dans le Languedoc dans les années 80, il a traversé l'Océan Atlantique, s'associant dans l'hémisphère sud avec le chilien Jorge Coderch. Il a vécu sa première récolte chilienne en mars 2001 dans deux domaines, l'un situé dans la vallée de Casablanca, à 20 km du Pacifique, avec des cépages bourguignons, pinot noir et chardonnay, l'autre dans une zone plus chaude, à San Rafael, dans la région de Maule, à 250 km au sud de Santiago, avec des cépages de type bordelais, cabernet sauvignon et merlot.
"Ce qui distingue les vignobles du Vieux Monde, comme la France, c'est qu'on peut avoir des chutes d'eau importantes pendant l'été, pendant le cycle végétatif, ce qui n'existe pratiquement pas dans le Nouveau Monde", explique Michel Laroche, dont le groupe a affiché en 2001-2002 un chiffre d'affaires en hausse de 5% à 29 millions d'euros, contre 27,5 millions d'euros en 2000-2001.
Alors que le Nouveau Monde taille des croupières aux vins français sur le marché mondial, Michel Laroche a présenté sa décision d'aller au Chili, dans un message à ses actionnaires, comme une "réaction efficace et rapide face à la concurrence de plus en plus intense en provenance du Nouveau Monde".
"Dans le Nouveau Monde, on cultive la vigne entre 30 et 35 degrés de latitude sud, dans des régions où il ne pleut presque pas pendant six mois, cela veut dire que pratiquement tous les ans vous obtenez de bons vins", indique M. Laroche, ajoutant, en plaisantant: "Je ne veux pas être macho, mais c'est comme vivre dans un pays où toutes les filles sont belles".
A Chablis, dans le nord de la Bourgogne, à l'inverse, "quand il fait beau, comme en ce moment, on est content", dit-il.
L'autre différence, primordiale, réside dans l'absence de contraintes. Dans le Nouveau Monde, il n'existe pas d'appellation d'origine, qui réglemente l'encépagement ou le mode de conduite. Comme le faisait remarquer le célèbre oenologue Emile Peynaud, "dans les pays neufs (...) l'avenir est ouvert à toutes les expériences, l'oenologie a le champ libre".
A Chablis, Michel Laroche doit partager avec les 400 producteurs de la région une "marque commune". Au Chili, il oeuvre en tandem, avec son associé, au sein d'une marque Laroche-Coderch.
Alors que les vendanges dans le Chablisien doivent commencer lundi prochain, au premier jour de l'automne, Michel Laroche recevra au même moment le premier conteneur des vins de son aventure chilienne. Ces premiers échantillons seront envoyés à ses clients dans le monde entier et à la presse spécialisée. |
