Septembre a sauvé les vendanges, l'AOC mise sur un classement par cru

"Nous avons eu un déficit d'ensoleillement de 10 à 15%, une petite récolte, mais les cinq semaines sans pluie dont nous avons bénéficié à partir du début septembre ont eu un effet miraculeux: l'ensoleillement et l'assèchement des grappes a permis de rattraper la qualité", estime Francis Laffargue, responsable de la production viticole à la chambre d'agriculture du Lot.

"On a de la couleur, des arômes de fruits cerise et cassis, ce sera une bonne année", assure le responsable des producteurs.

Le président de l'Union interprofessionnelle du vin de Cahors, Jean-Marie Sigaud, table sur une récolte relativement faible de l'ordre de 200.000 à 210.000 hectolitres (hl) contre 250.000 hl les bonnes années. "Nous ne pourrons pas reconstituer les stocks que nous avons utilisé en 2001 pour faire face à la pénurie qui a suivi cinq années de croissance des ventes, et qui se traduit pas une baisse des ventes de 10% environ en 2002", selon M. Sigaud.

"On sera moins présents sur les premiers prix, mais les ventes en valeurs se stabiliseront", estime M. Sigaud. Le président de l'UICV en prend son parti d'autant que les exploitants de Cahors se sont lancés dans une démarche qualité et revendiquent la création d'une catégorie grand cru.

Depuis l'obtention de l'AOC en 1971, l'exploitation des vins de Cahors a bondi de 500 hectares à 4.400 hectares, avec un minimum de 70% de cépage Auxerrois (également baptisé Malbec ou Cot), le reste en Merlot et Tannat. Le chiffre d'affaires annuel oscille entre 76 et 90 millions d'euros dont 10% à l'exportation. "En trente ans, nous avons appris a civiliser l'Auxerrois, qui était un peu plus âpre, les procédés de vinification ont changé et nous avons mieux pris conscience du goût des consommateurs, toujours sans chaptalisation", explique Jean Courtois directeur d'un des principaux domaines, le château de Lagrézette.

Les responsables de l'AOC ont déjà approché l'Institut national des appellations d'origine pour obtenir la création de grands crus et 70 exploitants sur 600 se sont lancés depuis trois ans dans une démarche qualité qui vaut déjà à 19 vins le label "charte excellence".

Ils s'engagent à maîtriser les rendements (45 hectolitres par hectare contre 60 autorisés au maximum), choisir des parcelles retenues pour le projet de classement par cru, et assurer un suivi très strict du terrain et de la vigne.

"La majorité d'entre nous vinifie séparément chaque cépage et chaque parcelle, nous arbitrons ensuite pour opérer les meilleurs assemblages, cet art fait le génie français qui limite selon moi la menace des vins étrangers", indique M. Courtois.

Un dossier définitif concernant les grands crus devrait être présenté au printemps 2003, selon M. Sigaud. Une assemblée générale des vignerons doit se prononcer le 17 décembre sur le projet, qui prévoit d'accorder la mention grand cru à 30% environ de la zone d'exploitation en fonction du terroir, de l'orientation.

Un tel classement selon l'interprofession clarifirait l'information des consommateurs de vin, souvent déboussolés devant la profusion des étiquettes.


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