France et Allemagne s'engagent à résoudre leurs différends sur l'élargissement

Le chancelier allemand Gerhard Schroeder et le président français Jacques Chirac ont mis au point, lors du 79e sommet franco-allemand à Schwerin, dans l'ex-RDA, "un agenda de politique européenne" qui doit permettre de "surmonter constructivement les différences" d'ici décembre, a indiqué M. Schroeder.

C'est "seulement grâce à un étroit accord entre la France et l'Allemagne" que pourra avoir lieu la construction européenne, tant dans la perspective de l'élargissement de l'UE à une dizaine de nouveaux pays-membres qu'en ce qui concerne la réforme des institutions, a-t-il ajouté.

Paris et Berlin s'opposent sur l'avenir de la PAC --avec comme enjeu des dizaines de milliards d'euros -- dont la France, premier bénéficiaire net, refuse une réforme anticipée voulue par la Commission européenne et par l'Allemagne pour l'élargissement prévu en 2004, l'actuel cadre budgétaire de la PAC portant jusqu'en 2006. L'Allemagne est, de loin, le plus gros contributeur net au budget européen, dont la politique agricole constitue quelque 40% des dépenses.

L'avenir politique du chancelier social-démocrate étant suspendu aux élections législatives du 22 septembre, les chefs de l'Etat et de gouvernement français et allemand n'ont toutefois pu annoncer d'avancées concrètes à Schwerin, se contentant d'exprimer une forte volonté politique.

Lors d'un entretien "très intense", qui incluait le Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin, "nous avons estimé qu'il n'est pas seulement possible, mais aussi nécessaire, d'aboutir à un compromis solide" d'ici au sommet de Copenhague, a souligné le chancelier. "Il est plus que jamais évident qu'un accord entre la France et l'Allemagne est la condition sine qua non du fonctionnement de l'Europe", a enchaîné M. Chirac lors d'une conférence de presse commune, soulignant qu'un consensus allait être recherché "avec la plus grande fermeté".

Paris et Berlin veulent également parvenir d'ici la fin de l'année à une position commune au sein de la Convention sur l'avenir de l'Europe, chargée de proposer en 2004 des pistes de réforme des institutions européennes pour permettre un fonctionnement à 25 pays-membres.

Enfin, le président français a promis un engagement commun en matière de politique européenne de sécurité et de défense. Pour cela, Paris et Berlin vont mettre en place des groupes de travail et ont convenu de raccourcir l'intervalle entre leurs réunions informelles au sommet, qui passera de six à huit semaines à quatre semaines. Déjà, rendez-vous a été pris pour un dîner au domicile du chancelier, à Hanovre (nord), fin août ou début septembre.

Toujours dans cet esprit de responsabilité européenne, Paris et Berlin veulent "adapter" le Traité de l'Elysée, acte fondateur de l'amitié franco-allemande, lors du 40e anniversaire de sa signature, le 22 janvier 2003, a indiqué le chancelier. Cette adaptation, a ajouté M. Chirac, devrait prendre la forme d'une "déclaration commune sur l'Europe de demain", qui prévoiera un renforcement des consultations bilatérales, notamment au niveau des parlements.

Le président français, réélu en mai et qui compte désormais sur une large majorité conservatrice au parlement, jouait à Schwerin sur du velours: il avait en face de lui un chancelier à l'avenir incertain dont l'adversaire, le conservateur Edmund Stoiber, est opposé comme la France à une réforme anticipée de la PAC.


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