La Haye renonce à interdire l'élevage des animaux à fourrure

"En attendant une règlementation européenne concernant le bien-être des visons, nous avons décidé de ne promulguer aucune législation au niveau national", a expliqué le ministre chrétien-démocrate de l'agriculture Kees Veerman dans une lettre remise mercredi au Parlement et publiée jeudi.

Le ministre va demander à la Reine des Pays-Bas, qui est officiellement le Chef de l'Etat, l'autorisation de retirer une loi d'interdiction adoptée par le précédent gouvernement de centre-gauche.

Les Pays-Bas avaient été le deuxième pays européen, après la Grande-Bretagne, a introduire une loi interdisant l'élevage des animaux à fourrure le 26 janvier 2001.

Cette loi donnait un délai de dix ans aux fermes d'élevage pour réduire leur production et fermer leurs portes.

Le retrait de ce texte a été vivement critiqué par les associations de protection des animaux. Ces dernières ont rappelé que selon plusieurs enquêtes, 86% des Néerlandais sont en faveur d'une interdiction de l'élevage des animaux à fourrure.

"Il est clair qu'avec les chrétiens-démocrates à l'Agriculture, l'éthique et l'intérêt général ont été échangés contre la défense des intérêts du secteur de la fourrure", s'est indigné le parti centriste D66 (opposition).

De son côté, l'Association des éleveurs d'animaux à fourrure (NFE) s'est réjoui de cette décision.

Les fermes d'élevage néerlandaises produisent environ trois millions de peaux de visons par an, faisant des Pays-Bas le troisième producteur de fourrure au monde derrière le Danemark et la Russie.

L'interdiction de l'élevage des animaux à fourrure avait été largement évoquée lors de l'assasinat du leader populiste Pim Fortuyn en mai dernier.

Son assassin présumé, un activiste de la cause animale, aurait décidé de passer à l'action après des déclarations de Pim Fortuyn en faveur d'une levée de l'interdiction des élevages, avaient affirmé plusieurs médias.