STOCKHOLM, 17 oct (AFP) - Le Premier ministre suédois Goeran Persson a réitéré son opposition au projet de Bruxelles concernant les aides agricoles aux nouveaux membres de l'Union européenne élargie, jeudi à l'occasion du passage à Stockholm de son homologue danois Anders Fogh Rasmussen, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE.
M. Rasmussen a entamé une tournée des capitales européennes pour plaider en faveur d'un consensus autour de la proposition de la Commission européenne sur l'agriculture, avant le sommet de Bruxelles les 24 et 25 octobre prochains.
Il souhaite également mettre en garde les chefs de gouvernement qui y sont hostiles contre une prise en otage de l'ensemble du processus d'élargissement.
Bruxelles propose d'offrir dans un premier temps aux agriculteurs des nouveaux membres 25% des sommes dont bénéficient actuellement les Quinze, puis de les porter progressivement à 100% sur dix ans.
La Suède, l'Allemagne, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas rejettent le plan de la Commission au motif qu'il est trop onéreux et maintient l'agriculture européenne dans une logique de subvention.
"Nous craignons une situation où un nombre encore plus important d'Etats membres de l'UE s'enferment dans ce système de soutien, qui grandit année après année, et qui peut faire de l'agriculture le secteur d'activité le plus rentable dans ces pays", a déclaré le dirigeant social-démocrate.
"Dans ce cas, jamais nous n'obtiendrions le soutien nécessaire pour une réforme de la politique agricole", a poursuivi G. Persson, qui s'est dit confiant dans la capacité de Copenhague à trouver un compromis sur la question.
10 pays candidats sont susceptibles de clore avant le sommet européen de Copenhague des 12 et 13 décembre leurs négociations d'adhésion avec Bruxelles, en vue de rejoindre formellement l'UE en 2004.
"Nous savons que certains pays considèrent que cette solution est coûteuse. Mais notre ambition est de trouver une solution qui satisfasse à la fois les membres actuels et les membres à venir", a indiqué M. Rasmussen.
Le chef libéral du gouvernement danois de droite a prévenu que les achoppements sur le chapitre agricole ne devaient pas menacer les négociations finales avec les pays candidats.
"Nous devons réussir les négociations, en évitant absolument d'insérer de nouvelles conditions", a-t-il martelé.
M. Rasmussen a par ailleurs évoqué le référendum irlandais samedi sur le Traité de Nice qui pourrait menacer le processus d'élargissement s'il débouchait, pour la deuxième fois, sur un non.
"On aurait alors une crise mais il est très difficile de dire exactement ce qui se passerait", a admis M. Rasmussen selon qui l'UE n'a pas prévu de plan de secours en cas de non irlandais renouvelé.
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