"Quand nous maîtrisons nos productions, nous permettons un équilibre, voire une revalorisation au niveau mondial. Les Américains ont pris moins de mesures de maîtrise de leur production que nous l'avons fait sur la viande, les céréales ou le lait", a-t-il déclaré à l'AFP. M. Guyau a participé pendant trois jours avec des exploitants agricoles de 24 pays à une rencontre organisée par la Fédération internationale des producteurs agricoles (FIPA), en marge des négociations engagées à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) sur la libéralisation des marchés agricoles. Ils ont noué des contacts avec plusieurs ambassadeurs engagés dans ces négociations.
Selon l'ancien président de la FNSEA (syndicat majoritaire agricole français), les récentes décisions prises par le Conseil des ministres européens en matière agricole "donnent un signe fort sur les soutiens à l'agriculture, puisque l'on a affaire à un plafonnement lissé, c'est-à-dire avec une légère augmentation", du budget, mais accompagné d'"un partage de cette politique agricole à 25" à l'occasion de l'élargissement. L'Europe "montre qu'elle est dans une situation de limitation de ses soutiens à l'agriculture, ce qui est demandé" dans l'agenda de Doha, a-t-il remarqué. Bruxelles "affirme aussi, aux yeux des Européens, que l'Europe veut encore une politique agricole, au moins jusqu'en 2013, et c'est important pour tous les hommes politiques qui doivent négocier". Pour ce qui est des subventions à l'exportation, qui représentent, a-t-il dit, à peine 7% du budget de l'agriculture européenne, elles "continueront à diminuer, à condition qu'il y ait une transparence au niveau des aides globales de l'agriculture dans le monde". "Quand les Américains aident très fortement leurs agriculteurs, presqu'à zéro, ils n'ont bien sûr pas besoin d'aides à l'exportation pour exporter leurs céréales", a-t-il remarqué. Evoquant la crise profonde que traverse les produits d'exportation des pays en développement, M. Guyau a estimé, citant les cas du café et du cacao, que cela "n'est pas le résultat de distorsions de concurrrence, mais d'une non-maîtrise de la production". "Les aides ne sont pas à elles seules facteurs de déséquilibre sur le marché", a-t-il ajouté. |