La Pologne s'est battue jusqu'au bout au sommet de l'UE à Copenhague

Plusieurs responsables polonais n'ont pas manqué de multiplier les rappels à l'histoire de leur pays et à l'ampleur du chemin parcouru.

Le ministre polonais des Finances, Grigori Kolodko, s'est souvenu ainsi devant des journalistes de cette journée d'avril 1989 où le processus de la "table-ronde" s'était engagé dans la Pologne communiste qui devait conduire à l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement démocratique, un événement qui allait secouer bientôt l'ensemble du bloc socialiste.

Mais pour le ministre polonais, la journée la plus importante de son pays depuis 1945, c'est bien ce 13 décembre 2002, où la Pologne s'arrime à l'Union européenne et en deviendra un membre à part entière au 1er mai 2004.

"Je suis fier, a-t-il dit, d'avoir fait partie de ce processus". Pourtant, tout au long de la journée, la Pologne, le plus important des dix pays candidats avec ses 38 millions d'habitants, avait semblé enlisée dans d'âpres négociations financières avec l'Union européenne, exigeant jusqu'au bout une rallonge financière pour calmer l'opposition d'une partie de son opinion et notamment de ses agriculteurs. 5,5 millions de personnes vivent encore exclusivement en Pologne de la terre et 14,8 millions, soit 38% de la population totale, habitent la campagne.

Il aura fallu pas moins de trois réunions avec le Premier ministre danois Anders Fogh Rasmussen vendredi pour parvenir à un compromis, qui n'aura finalement été obtenu qu'après l'heure prévue de la clôture du sommet et grâce à de nouvelles concessions des Quinze.

"Il y a un gros problème avec la Pologne", avait même déclaré à la mi-journée M. Rasmussen. La ministre polonaise pour les Affaires européennes, Danuta Hubner, a défendu les résultats obtenus par les négociateurs polonais, se félicitant en particulier que les aides financières à ses agriculteurs pourraient atteindre en 2004, l'année de l'adhésion, 55% de celles destinées aux agriculteurs des Quinze, puis 60% en 2005 et 65% en 2006, grâce à des aides nationales supplémentaires.

Les autres pays candidats pourront bénéficier de mesures similaires. Les propositions étaient beaucoup modestes il y a encore quelques semaines. Seuls les 25% proposés par la Commission européenne étaient prévus un moment.

Un total de 1,5 milliard d'euros d'aide sera également attribué à la Pologne entre 2004 et 2006 et ses quotas de production laitiers destinés à la distribution ont été augmentés à 8,5 millions de tonnes, contre 7 millions de tonnes proposées auparavant.

108 millions d'euros supplémentaires lui ont enfin été attribués pour assurer le contrôle de ses frontières orientales, qui deviendront bientôt les frontières extérieures de l'Union élargie. Ce montant porte à 280 millions d'euros les sommes communautaires qui aideront Varsovie à assurer la politique de contrôle des frontières voulue par l'Union.

Cet accord est "une fin heureuse", a déclaré vendredi soir le président polonais Aleksander Kwasniewski, dans une intervention en direct à la télévision publique polonaise.


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