L'Arabie Saoudite lève son embargo sur les volailles françaises

"C'est une bonne nouvelle pour nos exportateurs de volailles et la Bretagne et je me réjouis que les autorités saoudiennes aient entendu les arguments des autorités françaises", a indiqué le ministre délégué au Commerce extérieur, François Loos dans un communiqué.
"C'est un soulagement. Nous sommes tout à fait satisfaits", a déclaré de son côté Christian Marinov, directeur adjoint de la Confédération française de l'aviculture (CFA). Le secteur avait "déjà des difficultés de débouchés, tant en Europe que dans les pays-tiers", la décision de l'Arabie Saoudite avait été "le coup de grâce", a-t-il lâché.

Fin juillet, l'Arabie Saoudite a décrété l'embargo sur les volailles européennes à la suite d'une alerte lancée le même mois en Europe sur l'hormone de croissance interdite MPA, suspectée de s'être disséminée dans la chaîne alimentaire. Or, ce pays est "un excellent client", a affirmé M. Marinov. La moitié des exportations françaises de volailles se font en dehors de l'Union européenne, et l'Arabie Saoudite en absorbe à elle seule la moitié. La France exporte environ 40% de sa production totale évaluée à 2.200.000 tonnes.

Depuis juillet, la filière avait alerté "toute l'administration française" pour faire lever l'embargo décrété par l'Arabie Saoudite, a souligné Francis Ranc, directeur du développement du groupe Doux, premier producteur et exportateur de poulets en Europe. Sur les 130.000 tonnes de poulets entiers congelés qu'il exporte dans les pays tiers, le groupe Doux en vend 80.000 tonnes à l'Arabie Saoudite. Le groupe volailler Tilly-Sabco fournit quelque 20.000 tonnes à ce pays. "Cet embargo ne reposait sur aucune raison spécifique", a insisté M. Franc, qui voit dans la décision initiale de l'Arabie Saoudite "une application d'un principe de précaution". "Nous leur avons très rapidement apporté tous les éléments démontrant que la volaille n'était pas concernée par l'hormone de croissance MPA", a-t-il expliqué.

"Si la situation avait duré, cela aurait été catastrophique", a reconnu M. Franc. "Maintenant, nous repartons pour reconquérir les parts de marchés que nous avons perdues pendant cette période", a-t-il poursuivi. Toutefois, pour Doux, implanté depuis 30 ans en Arabie Saoudite, les pertes sont importantes, car pendant la période de l'embargo, quelque 15.000 tonnes de volailles auraient dû être exportées dans ce pays. "Nous avons pu écouler des produits sur d'autres destinations mais à des prix inférieurs. Trois bateaux ont été bloqués en Arabie Saoudite pendant quasiment un mois. Tout cela a été coûteux", a admis M. Ranc.

Les producteurs de volailles traversent une crise sans précédent. Quelque 40% d'entre eux ont des difficultés financières aujourd'hui, a indiqué M. Marinov. L'explosion des importations de viande de volaille en provenance de Thaïlande et du Brésil, le recul des exportations sur des marchés traditionnels et la baisse sensible de la consommation font que 5.000 emplois directs sur les 18.000 du secteur français de la volaille sont menacés.


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