Les agriculteurs veulent taper du poing sur la table face à la distribution

Après un été de crise sur les fruits et certaines viandes, le président de la FNSEA Jean-Michel Lemétayer a réclamé fin août cette réunion. Il compte demander à la distribution des prix agricoles qui garantissent, pour tous les secteurs, un revenu aux producteurs, sur le modèle de l'accord conclu en juillet pour les pêches et les nectarines.

Cet accord a été conclu sous la pression des agriculteurs, indignés par des cours inférieurs à leur coût de revient. La distribution a donc accepté de payer un prix minimum pour les fruits français supérieur de 20% au cours du marché, avec un critère de qualité, un accord peu conforme aux règles de la concurrence européenne.

"La distribution doit entendre que les producteurs ont besoin d'une politique de prix", a déclaré à l'AFP M. Lemétayer. "Si les choses ne se passent pas bien, nous envisageons d'aller à la rencontre de la grande distribution", a-t-il averti.

"Il y a peut-être un risque que Bruxelles critique (des accords de prix, ndlr), mais il faut alors que Bruxelles nous réponde sur le revenu des producteurs", a commenté M. Lemétayer.

"Est-ce légal de laisser mourir les producteurs de fruits?", a lancé le responsable fruits et légumes des Jeunes Agriculteurs, Olivier Fraisse. "Les Jeunes Agriculteurs prévoient des actions de blocage dans toute la distribution cet hiver, tous secteurs confondus, au niveau des plate-forme", a-t-il affirmé.

"Il y a un grand ras-le-bol contre la grande distribution, partagé par les PME qui sont aussi pressurées: nous voulons en faire un phénomène de société", a-t-il dit.

La FNSEA veut aussi prendre part aux négociations entre industriels et distributeurs sur les "marges arrières" qui ne concernent pourtant pas les produits agricoles. "Mais ce sont les agriculteurs qui paient la note" quand on presse les PME, a commenté M. Lemétayer, qui veut d'ailleurs "être associé" à la Commission d'examen des pratiques commerciales. Cette Commission planche, pour l'instant sans grand résultat, sur les rapports distributeurs-industriels.
La distribution est elle de plus en plus excédée par les "descentes" des agriculteurs dans les magasins, quasi quotidiennes, et estime avoir "joué le jeu" avec l'accord pêches-nectarines mais aussi en acceptant des prix minimum de vente au consommateur pour le lait et le steack haché -- qui font aussi tiquer Bruxelles.
"Nous sommes aussi d'accord pour discuter avec les agriculteurs sur des filières de production pour une agriculture plus qualitative, segmentée", a expliqué à l'AFP le président de la FCD Jérôme Bédier.
"Mais pour le secteur fruits et légumes, il faut un audit qui remette tout à plat tenant compte de tous les paramètres comme les prix européens et les structures de production", a-t-il jugé. Il rappelle que les prix à la production français -- et les coûts de revient-- sont très supérieurs à ceux des pays voisins.
"Ce n'est pas la distribution qui fait les cours mais l'offre et la demande, les prix européens, les importations et exportations. Notre marge brute -- 29% par exemple pour la pêche -- varie peu quels que soient les cours. La rémunération des agriculteurs ne dépend pas de ce que nous gagnons", a martelé le représentant des distributeurs, rappelant que les grandes surfaces n'achètent que 37% des fruits et légumes français.


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